corps ayant la même direction dans leur mouvement &
leur pofition dans un même plan, n’ont pas reçu cette
direction dans le même fens 6c cette pofition dans le
même plan par plufieurs coups, mais par un feul 6c même
coup
4.0. N’eft-ilpas très-probable qu’en même temps qu’un
corps reçoit un mouvement d’impulfion.il le reçoive obliquement,
& que par confisquent il foit obligé de tourner
fur lui-même, d’autant plus vite que l’obliquité du coup
aura été plus grande' fi ces queftions ne paroiffent pas
déraifimnables, le fÿftème dont nous venons de donner
une ébauche, ceffera de paraître une abfurdité.
Paffbns maintenant à quelque chofe qui nous touche
de plus près, 6c examinons la figure de la terre fur laquelle
on a fait tant de recherches 6c de fi grandes obfer-
' vations. La terre étant, comme il paraît par l’égalité
de fon mouvement diurne 6c la confiance de l’incli-
naifon de fon axe, compofee de parties homogènes, 6c
toutes ces parties s’attirant en raifon de leurs malfes, elle
aurait pris néceflairement la figure d’un globe parfaitement
fphérique, fi le mouvement d’impulfion eût été
donné dans une direétion perpendiculaire à la furface;
mais ce coup ayant été donné obliquement, la terré a
tourné fur fon axe dans le même temps qu’elle a pris
fà forme, 6c de la combinaifon de ce mouvement dé
rotation 6c de celui de l’attraélion des parties il a ré-
fulté une figure fphéroïde plus élevée fous le grand cercle
de rotation, 6c plus abaifîee aux deux extrémités de
Th é o r i e de la T erre. \
l’axe, 6c cela, parce que l’aétion de la force centrifuge
provenant du mouvement de rotation, diminue l’aétion
d e la gravité; ainfi la terre étant homogène, 6cayant pris
:fa confiftance en même temps qu’elle a reçu fon mouvement
de rotation, elle a dû prendre une figure fphéroïde
dont les deux axes diffèrent d’une 230™' partie.
Ceci peut fe démontrer à la rigueur 6c ne dépend point
des hypothèfes qu’on voudrait faire fur la direélion de la
pefànteur, car il n’eft pas permis de faire des hypothèfes
contraires à des vérités établies, ou qu’on peut établir :
or les loix de la pefànteur nous font connues, nous ne
pouvons douter que les corps ne pèfent les uns fur les
autres en raifon direéte de leurs maffes, 6c inverfe du
quatre de leurs diftances; de même nous ne pouvons pas
douter que 1 action générale d’une mafle quelconque ne
foit compofée de toutes les aétions particulières des parties
de cette maffe, ainfi il n ’y a point d’hypothèfe à faire
fur la direétion de la pefànteur, chaque partie de matière
s’attire mutuellement en raifon direéte de fa maffe, 6c
inverfe du quarré de la diftance, 6c de toutes ces attractions
il réfulte une fphère, lorfqu’il n’y a point de rotation,
6c il en réfulte un fphéroïde lorfqu’il y a rotation.
Ce fphéroïde eft plus ou moins accourci aux deux extrémités
de l’axe de rotation, à proportion de la vîtefle de
ce mouvement, & la terre a pris, en vertu de fa vîtefle
de rotation 6c de l’attraéiion mutuelle de toutes fes parties,
la figure d’un fphéroïde dont les deux axes font en-
tr’eux comme 229 à 230.
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