& peut-être les inondations de la mer ont formé fuc-
cefïïvement ce terrein.
Je ne m’étendrai pas davantage ici fur les variétés
que préfentent ces couches de nouvelle formation, il
fuffit d’avoir montré qu’elles n’ont pas d’autres caufes
que les eaux courantes ou ftagnantes qui font à la fur-
face de la terre, & qu’elles ne font jamais aufli dures,
ni auffi folides que les couches anciennes qui fe font
formées fous les eaux de la mer.
P R E U V E S
DE LA
T H E O R I E D E L A T E R R E .
A R T I C L E X I X .
D e s changemens de terres en mers, & de
mers en terres.
IL paraît par ce que nous avons dit dans les articles 1,
7, 8 & 9, qu’il eft arrivé au globe terreftre de grands
changemens qu’on peut regarder comme généraux, & il
eft certain par ce que nous avons rapporté dans les autres
articles, que la furface de la terre a fouffert des altérations
particulières : quoique l’ordre, ou plutôt la fucceiïion de
ces altérations ou de ces changemens particuliers ne nous
foit pas bien connue, nous en connoiflons cependant les
caufes principales, nous fommes même en état d’en diftin-
guerles difîërens effets; &fi nous pouvions raffembler tous
les indices^ tous les faits que l’hiftoire naturelle &l’hiftoire
civile nous fourniffent au fujet des révolutions arrivées à la
furface de la terre, nous ne doutons pas que la Théorie
que nous avons donnée n?en devînt bien plus plaufible.
L ’une des principales caufes des changemens qui arrivent
fur la terre, c’eft le mouvement de la mer, mouvement
qu’elle a éprouvé de tout temps ; car dès la création
il y a eu le foleil, la lune, la terre, les eaux, l’air, &c.
dès-lors le flux & le reflux, le mouvement d’orient en
occident, celui des vents & des courans fe font fait fen-
tir, les eaux ont eu dès-lors les memes mouvemens que
nous remarquons aujourd’hui dans la mer; & quand même
on fuppoferoit que l’axe du globe aurait eu une autre in-
clinaifon., & que les continens terreftres aufti-bien que les
mers auraient eu une autre difpofition, cela ne détruit
point le mouvement du flux & du reflux, non plus que la
caufe & l’effet des vents; il fufht que l’immenfe quantité
d’eau qui remplit le vafte efpace des mers, fe foit trouvé
raffemblée quelque part fur le globe de la terre, pour que
le flux & le reflux, & les autres mouvemens de la mer aient
été produits.
Lorfqu’une fois on a commencé à foupçonner qu’il fè
pouvoit bien que notre continent eût autrefois été le fond
d’une mer, onfe le perfuade bien tôt à n’en pouvoir douter;
d’un côté ces débris de la mer qu’on trouve par-tout,
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