de tuf, ou de pierre molle, ou de pierre formée par des
dépôts, ou de tourbes, aucune produétion marine, mais
on y trouve au contraire beaucoup de végétaux, d’os
d’animaux terreftres, de coquilles fluviatiles & terreftres,
comme on peut ie voir dans les prairies de la province
de Northampton auprès d’Ashby, où l’on a trouvé un
grand nombre de coquilles d ’efcargots, avec des plantes
, des herbes & plufieurs coquilles fluviatiles , bien
confervées à quelques pieds de profondeur fous terre,
fans aucunes coquilles marines. Voyez Tranf. Phil. Abr.
vol. y. ,pay. 2 7 1 . Les eaux qui roulent fur la furface de
la terre, ont formé toutes ces nouvelles couches en changeant
fouvent de lit & en fe répandant de tous côtés ; une
partie de ces eaux pénètre à l’intérieur & coule à travers
les fentes des rochers & des pierres; & ce qui fait qu’on
ne trouve point d’eau dans les pays élevez, non plus qu’au
deflùs des collines, c’eft parce que toutes les hauteurs de
la terre font ordinairement compofées de pierres & de
rochers, fur - tout vers le fommet. Il faut, pour trouver
de l’eau, creufer dans la pierre & dans le rocher jufqu’à
ce qu’on parvienne à la hafe, c’eft-à-dire, à la glaife ou
à la terre ferme fur laquelle portent ces rochers, & on ne
trouve point d’eau tant que l’épaifleur de pierre n’eft pas
percée jufqu’au deflous, comme je l’ai obfervé dans plufieurs
puits creufez dans les lieux élevez ; & lorfque la
hauteur des rochers, c’eft-à-dire, l’épaifleur de la pierre
qu’il faut percer, eft fort confidérable, comme dans les
hautes montagnes , où les rochers ont fouvent plus de
mille pieds d’élévation , il eft impoflible d’y faire des
puits, & par conféquent d’avoir de l’eau. 11 y a même de
grandes étendues de terre où l’eau manque abfoluinent,
comme dans l’Arabie pétrée, qui eft un defert où il ne
pleut jamais, où des fables brûlans couvrent toute la fur-
face de la terre, où il n’y a prefque point de terre végétale,
où le peu de plantes qui s’y trouvent, languiflent ; les
fources & les puits y font fi rares, que l’on n’en compte
que cinq depuis le Caire jufqu’àu montSinai, encore l’eau
en eft-clle amère & faumâtre.
Lorfque les eaux qui font à la furface de la terre ne
peuvent trouver d’écoulement, elles forment des marais
& des marécages ; les plus fameux marais de l’Europe ,
font ceux de Mofcovie à la fource du Tanaïs, ceux de
Finlande, où font les grands marais Savolax & E'nafak; il
y en a auffi en Hollande, en Weftphalie & dans plufieurs
autres pays bas: en Afie on a les marais de l’Euphrate,
ceux de la Tartarie, le Palus Méotide; cependant en général
il y en a moins en Afie & en Afrique qu’en Europe,
mais l’Amérique n’eft, pour ainfi dire, qu’un marais continu
dans toutes fes plaines ; cette grande quantité de marais
, eft une preuve de la nouveauté du pays & du petit
nombre des habitans. encore plus que du peu d’induftrie.
Il y a de très-grands marécages en Angleterre dans la
province de Lincoln près de la mer, qui a perdu beaucoup
de terrein d’un côté & en a gagné de l’autre. On trouve
dans l’ancien terrein une grande quantité d’arbres qui y
font enterrez au deflous du nouveau terrein amené par