de rotation & de la formation des fatellites, acquerra
plus de vrai - femblance , fi nous faifons attention à
toutes les circonftances des phénomènes. Les planètes
qui tournent le plus vite fur leur axe, font celles qui ont
des fatellites; la Terre tourne plus vite que Mars dans le
rapport d’environ 24 à 15, la Terre a un fatellite & Mars
n’en a point; Jupiter fur-tout, dont la rapidité autour
de fon axe efl 5 ou 600 fois plus grande que celle de la
te rre,a quatre fatellites, & il y a grande apparence que
Saturne qui en a cinq & un anneau, tourne encore beaucoup
plus vite que Jupiter.
On peut même conjeéturer avec quelque fondement,
que 1 anneau de Saturne efl parallèle à l’équateur de cette
planete, en forte que le plan de l’équateur de l’anneau
& celui de 1 equateur de Saturne font à peu près les
memes ; car en foppofànt, fùivant la théorie précédente,
que l’obliquité du coup par lequel Saturne a été mis en
mouvement, ait été fort grande , lavîteffe autour de l’axe
qui aurarefulte de ce coup oblique, aura pû d’abord être
telle que la force centrifuge excédoit celle de la gravité,
& il fo fora détaché de 1 équateur & des parties voifines
de 1 equateur de la planete une quantité confidérable
de matière, qui aura néceffairement pris la figure d ’un
anneau, dont le plan doit être à peu près le même que
celui de 1 équateur de la planète ; & cette partie de matière
qui forme l’anneau, ayant été détachée de la planète
dans le voifinage de l’équateur, Saturne en a été abaiffé
d autant fous l’équateur, ce qui fait que malgré la grande
rapidité
Th é o r i e de la T erre. ijj
rapidité que nous lui fuppofons autour de fon axe, les
diamètres de cette planète peuvent n’être pas auffi inégaux
que ceux de Jupiter, qui diffèrent de plus d’une onzième
partie.
Quelque grande que foit à mes yeux la vrai-femblance
de ce que j ai dit jufqu’ici fur la formation des planètes
& de leurs fatellites, comme chacun afà mefure, for-tout
pour eftimer des probabilités de cette nature, & que
cette mefure dépend de la puiffance qu’a l’efprit pour
combiner des rapports plus ou moins éloignez, je ne
prétends pas contraindre ceux qui n’en voudront rien
croire. J ai cru feulement devoir femer ces idées, parce
qu elles m ont paru raifonnables, & propres à éclaircir
une matière for laquelle on n’a jamais rien écrit, quel-
qu important qu en foit le fujet, puifque le mouvement
d impulfion des planètes entre au moins pour moitié dans
la compofition du fÿftème de l’Univers, que l’attraélion
foule ne peut expliquer. J ’ajouterai feulement pour ceux
qui voudroient nier la polfibilité de mon fyftème, les
queftions fuivantes.
i.° N’eft-il pas naturel d’imaginer qu’un corps qui efl
en mouvement, ait reçu ce mouvement par le choc d’un
autre corps.'
2.0 N ’efl-il pas très-probable que plufieurs corps qui
ont la même direétion dans leur mouvement, ont reçu
cette direétion par un foui ou par plufieurs coups dirigez
dans le même fons.'
3-° N efl-il pas tout-à-fàit vrai-fomblable que plufieurs
Tome I. y