quarrées des cubes de leurs diftances au foleil ou à leurs
planètes principales, Newton trouva que la force qui fait
tomberles graves fur la furface de la terre, s’étend jufqu’à
la lune & la retient dans fon orbite ; que cette force diminue
en même proportion que le quarré de la diftance augmente,
que par conféquent la lune eft attirée par la terre,
que la terre & toutes les planètes font attirées par le foleil,
& qu’en général tous les corps qui décrivent autour d’un
centre ou d’un foyer des aires proportionnelles aux temps,
font attirez vers ce point. Cette force, que nous con-
noilfons fous le nom de pefànteur, eft donc généralement
répandue dans toute la matière; les planètes, les comètes,
le foleil, la terre, tout eft fujet à fes loix, & elle fert de
fondement à l’harmonie de l’Univers; nous n’avons rien
de mieux prouvé en Phyfique que l’exiftence aétuelle &
individuelle de cette force dans les planètes, • dans le
foleil, dans la terre & dans toute la matière que nous touchons
ou que nous apercevons. Toutes les obfervations
ont confirmé l’effet aétuel de cette force, & le calcul en
a déterminé la quantité & les rapports ; l’exadlitude des
Géomètres & la vigilance des Aftronomes atteignent à
peine à la précifion de cette méchanique célefte, & à la
régularité de fes effets.
Cette caufo générale étant connue, on en déduirait
aifément les phénomènes fi l’aélion des forces qui les
produifent, n’étoit pas trop combinée; mais qu’on fe repréfonte
un moment le lyftème du monde fous ce point
<Ie vûe, & on fontira quel cahos on a eu à débrouiller.
Les planètes principales font attirées par le foleil, le
foleil eft attiré par les planètes, les fatellites font auffi
attirez par leurs planètes principales, chaque planète eft
attirée par toutes les autres, & elle les attire auffi : toutes
ces aélions & réactions varient fuivant les mafles & les
diftances, elles produifont des inégalités, des irrégularités;
comment combiner & évaluer une fi grande
quantité de rapports ! Paroît-il polfible au milieu de tant
d objets, de fttivre un objet particulier! Cependant on
a furmonté ces difficultés, le calcul a confirmé ce que la
raifon avoit foupçonné; chaque obfervation eft devenue
une nouvelle démonftration, & l’ordre lÿftématique de
1 Univers eft à découvert aux yeux de tous ceux qui fça-
vent reconnoître la vérité.
Une feule chofe arrête, & eft en effet indépendante de
cette théorie, c’eft la force d’impulfion ; l’on voit évidemment
que celle d’attraélion tirant toûjours les planètes
vers le foleil, elles tomberaient en ligne perpendiculaire
fitr cet aftre, fi elles n’en étoient éloignées par une autre
force, qui ne peut être qu’une impulfion en ligne droite,
dont l’effet s’exercerait dans la tangente de l’orbite, fi la
force d’attraélion cefloit un inftant. Cette force d’impulfion
a certainement été communiquée aux aftres en général
par la main de Dieu, lorfqu’elle donna le branle à
l’Univers ; mais comme on doit, autant qu’on peut, en
Phyfique s’abftenir d’avoir recours aux caufes qui font
hors de la Nature, il me paraît que dans le lyftème foliaire
on peut rendre raifon de cette force d’impulfion
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