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montagne, & qu’il s’en faut bien qu’ii ne defcende * au
niveau des plaines.
Cela n’empêche pas cependant que fon aétion ne fe
faffe fentir dans ces plaines par des fecouffes & des trem-
blemens de terre qui s’étendent quelquefois à une très-
grande diftance, qu il ne pui (le y avoir des voies Jouter-
raines par-où la flamme & la fumée peuvent fe b communiquer
d’un volcan à un autre, & que dans ce cas ils ne
puilfent agir Sc s’enflammer prefqu’en même temps ; mais
c’eft du foier de l’embrafement dont nous parlons, il ne
peut être qu’à une petite diftance de la bouche du volcan,
& il n’eft pas néceflaire pour produire un tremblement
de terre dans la plaine, que ce foier foit au deflous du
niveau de la plaine, ni qu’il y ait des cavités intérieures
remplies du même feu ; car une violente explofion, telle
qu’eft celle d’un volcan, peut, comme celle d un magasin
à poudre , donner une fecoufle allez violente pour
qu’elle produife par fa réaélion un tremblement de terre.
Je ne prétends pas dire pour cela qu’il n y ait des
tremblemens de terre produits immédiatement par des
feux foûterrains, mais c il y en a qui viennent de la feule
explofion des volcans. Ce qui confirme tout ce que je
viens d’avancer à ce fujet, c’eft qu il eft très-rare de
trouver des volcans dans les plaines, ils font au. contraire
tous dans les plus hautes montagnes, 6c ils ont tous leur
bouche au fommet ; fi le feu intérieur qui les confùme,
» V. Borelli,d’e Incendiïs Ætnoe, c.
* Voyez Tranf, Phil, Abrig’d,
©
vol 2. page 392.
« Voyez les preuves, art. 16.
s’étendoit
T H E O R I E D E L A T E R R E . 113
s’étendoit jufque deflous les plaines, ne le verroit-on pas
dans le temps de ces violentes éruptions s’échapper &
s’ouvrir un paflàge au travers du terrain des plaines! &
dans le temps de la première ’éruption , ces feux n’au-
roient-ils pas plûtôt percé dans les plaines & au pied des
montagnes où ils n’auroient trouvé qu’une faible réfif-
tance, en comparaifon de celle qu’ils ont dû éprouver,
s’il eft vrai qu’ils aient ouvert 6c fendu une montagne
d’une demi-lieue de hauteur pour trouver une iflùe !
Ce qui fait que les volcans font toujours dans les montagnes,
c’eft que les minéraux, les pyrites & les foufres
fe trouvent en plus grande quantité 6c plus à découvert
dans les montagnes que dans les plaines, & que ces lieux
élevez recevant plus aifément 6c en plus grande abondance
les pluies 6c les autres impreffions de l’air, ces
matières minérales qui y font expofées, fe mettent en fermentation
6c s’échauffent jufqu’au point de s’enflammer.
Enfin on a fouvent obfervé qu’après de violentes éruptions
pendant lefquelles le volcan rejette une très-grande
quantité de matières, le fommet de la montagne s’affaiffe
& diminue à peu près de la même quantité qu’il ferait
néceflaire qu’il diminuât pour fournir les matières rejetées;
autre preuve qu’elles ne viennent pas de la profondeur
intérieure du pied de la montagne, mais de la partie voi-
fine du fommet, 6c du fommet même.
Les tremblemens de terre ont .donc produit dans plu-
fieurs endroits des affàiflèmens confidérables, & ont fait
quelques-unes dès grandes féparations qu’on trouve dans
Tome I. P