de rochers à fleur d’eau qui forment des brifans; il en
eft de même de celles d’Angleterre, d’Efpagne & de
plufieurs autres côtes de l’océan & de la méditerranee, qui
font bordées de rochers & de pierres dures, à l’exception
de quelques endroits dont on aprofité pour faire les baies,
les ports <& tes havres.
La profondeur de l’eau le long des côtes, efl ordinairement
d’autant plus grande que ces côtes font plus élevées,
& d’autant moindre qu’elles font plus bafles; l’inégalité
du fond de la merle long des côtes eorrefpond auflï
ordinairement à l’inégalité de la furfàce du terrein des
côtes, je dois citer ici ce qu’en dit un célèbre Navigateur.
« J ’ai toujours remarqué -que dans les endroits où &
» côte efl défendue par des rochers efcarpez, la mer y eft
» très-profonde, & qu’il eft rare d’y pouvoir ancrer, & au
» contraire dans les lieux où la terre penche du .côté de fs
» mer, quelque élevée qu’elle foit plus avant dans le pays,
» le fond y eft bon, & par confisquent l’ancrage : à propor-
» tion que la côte penche ou eft efcarpée près de la mer,
» à proportion trouvons-nous auflï communément que le
« fond pour ancrer eft plus ou moins profond ou efcarpé ;
» aufli mouillons-nous plus près ou plus loin de la terre,
» comme nous jugeons à propos, car il n’y a point, que je
» fçache, de côte au monde, ou dont j’aie entendu parler,
» qui foit d’une hauteur égale & qui n’ait des hauts & des
« bas. Ce font ces hauts &ces bas , ,ces montagnes & ces
» vallées qui font les inégalitcs des côtes & des bras de mer,
» des petites baies & des havres, &c. où l’on peut ancrer
fûrement, parce que telle eft la furface de la terre, tel eft «
ordinairement le fond qui eft couvert d’eau ; ainfi l’on «
trouve plufieurs bons havres fur les côtes où la terre bor- «
ne la mer par des rochers efcarpez, & cela parce qu’il «
y a des pentes fpacieufes entre ces rochers ; mais dans «
les lieux où la pente d’une montagne ou d’un rocher n’eft «
pas à quelque diftance en terre d’une montagne à l’autre, «
& que, comme fur la côte de Chili & du Pérou, le pen- «
chant va du côté de la mer, ou eft dedans, que la côte «
eft perpendiculaire ou fort efcarpée depuis les montagnes «
voifines, comme elle eft en ces pays-là depuis les mon- «
tagnes d’Andes qui régnent le long de la côte ; la mer y «
eft profonde, & pour des havres ou bras de mer il n’y en «
a que peu ou point, toute cette côte eft trop efcarpée «
pour y ancrer, & je ne connois point de côtes où il y ait «
fi peu de rades commodes aux vaifleaux. Les côtes de «
Galice , de Portugal, deNorwège, de Terre-neuve, &c. «
font comme la côte du Pérou & des hautes ifles de l’Ar- «
chipelague, mais moins dépourvûes de bons havres. Là «
où il y a de petits elpaces de terre, il y a de bonnes baies «
aux extrémités de ces elpaces dans les lieux où ils s’avan- «
cent dans la mer, comme fur la côte de Caracos, &c. les «
ifles de Jean Fernando, de Sainte-Hélène, &c. font des «
terres hautes dont la côte eft profonde. Généralement par- «
lant, tel eft le fond qui paraît au defllis de l’eau, tel eft «
celui que l’eau couvre, & pour mouiller fùrement il faut «
ou que le fond foit au niveau, ou que là pente foit bien «
peu fenfible ; car s’il eft efoaipé l’ancre glifle & le vailfeau «
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