nable ne font que des matières tendres & qui n’ont
aucune .valeur.
On trouve les fentes perpendiculaires dans le roc &
dans les lits de caillou en grande malfe, auffi-bien que
dans les lits de marbre & de pierre dure , fouvent même
elles y font plus larges, ce qui prouve que cette matière,
en prenant corps, s’eft encore plus defféchéc que lapierre ;
l’une & l’autre de ces collines dont nous avons obfervé
les couches, celle de matières calcinables & celle de matières
vitrifiables font foûtenues tout au delfous fur l’ar-
gille ou fur le fable vitrifiable, qui font les matières communes
& générales dont le globe eft compofé , & que
je regarde comme les parties les plus legeres, comme les
fcories delà matière vitrifiée dont il eft rempli à l’intérieur;
ainfi toutes les montagnes & toutes les plaines ont pour
bafe commune l’argille ou le fable. On voit par l’exemple
du puits d’Amfterdam, par celui de Marly-la-VilIe, qu’on
trouve toujours au plus profond du fable vitrifiable, j en
rapporterai d’autres exemples dans mon difcours fur les
minéraux.
On peut obferver dans la plupart des rochers découverts
que les parois des fentes perpendiculaires fe cor-
refpondent auffi exactement que celles d’un morceau de
bois fendu, & cette correfpondan.ee fe trouve auffi-bien
dans les fentes étroites que dans les plus larges. Dans les
grandes carrières de l’Arabie , qui font prefque toutes de
granit , ces fentes ou féparations perpendiculaires font
très-fenfibles & très-fréquentes, & quoiqu’il y en ait qui
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aient jufqu’à vingt & trente aunes de large, cependant les
côtés fe rapportent exactement & laiffent une profonde
cavité entre les deux. Voyei Voyage de Shaw, vol. 2 ,
pag. d y. II eft alfez ordinaire de trouver dans les fentes
perpendiculaires des coquilles rompues en deux, de manière
que chaque morceau demeure attaché à la pierre
de chaque côté de la fente; ce qui fait voir que ces coquilles
étoient placées dans le folide de la couche horizontale
lorfqu’elle étoit continue, & avant que la fente
s’y fût faite. Voye^ Woodward, pag. 2j)8.
Il y a de certaines matières dans lefquelles les fentes
perpendiculaires font fort larges, comme dans les carrières
que cite M. Shaw, c’eft peut-être ce qui fait qu’elles y
font moins fréquentes ; dans les carrières de roc vif & de
granit les pierres peuvent fe tirer en très-grandes maffes,
nous en connoilfons des morceaux, comme les grands
obélifques & les colonnes qu’on voit à Rome en tant
d ’endroits, qui ont plus de 60, 80, 100 & 1 yo pieds
de longueur fans aucune interruption ; ces énormes blocs
font tous d’une feule pierre continue. Il paroît que ces
maffes de granit ont été travaillées dans la carrière même,
& qu’on leur donnoit telle ëpaiffeur que l’on vouloir, à
peu près comme nous voyons que dans les carrières de
grès qui font un peu profondes, on tire des blocs de telle
épaiftèur que l’on veut. Il y a d’autres matières où ces
fentes perpendiculaires font fort étroites, par exemple,
elles font fort étroites dans l’argille, dans la marne, dans
k craie ; elles font au contraire plus larges dans les marbres