accidentelles a & fecondaires, ne laiffent pas que de tenir
une des premières places entre les principaux faits de
l’Hiftoire de la Terre, & ils n’ont pas peu contribué à
changer la face du globe. La plûpartfont caufez par des
feux intérieurs, dont l’explofion fait les tremblemens de
terre & les volcans : rien n’eft comparable à la forceb de
ces matières enflammées & refferrées dans le fein de la
terre, on a vû des villes entières englouties, des provinces
bouleverfées, des montagnes renverfées par leur effort;
mais quelque grande que foit cette violence, & quelque
prodigieux que nous en paroiffent les effets, il ne faut
pas croire que ces feux viennent d’un feu central, comme
quelques Auteurs l’ont écrit, ni même qu’ils viennent
d’une grande profondeur, comme c’eft l’opinion commune
; car l’air eft abfolument néceffaire à leur embrafe-
ment, au moins pour l’entretenir; on peut s’affurer en
examinant les matières qui fortent des volcans dans les
plus violentes éruptions, que le foyer de la matière enflammée
n’eft pas à une grande profondeur, & que ce font
des matières femblabies à celles qu’on trouve fur la croupe
de la montagne, qui ne font défigurées que par la calcination
& la fonte des parties métalliques qui y font mêlées ;
& pour le convaincre que ces matières jetées par les
volcans ne viennent pas d’une grande profondeur, il n’y
a qu’à faire attention à la hauteur de la montagne Sc juger
de la force immenfe qui feroit néceffaire pour pouffer des
* Voyez les preuves, art. 17. I è terra, Tranf.Phil.Ab.vol. 2.p- 29 *•
* V . Agricole de rebus quoe effluunt \ Ra/s Dïfcoürfes, pa.g, 272,
pierres & des minéraux a une demi-lieue de hauteur; car
1 Etna, 1 Hecfa Sc plufieurs autres volcans ont au moins
cette élévation au deffus des plaines. Or on fçait que
l’aébon du feu fe fait en tout fens; elle ne pourroit donc
pas s’exercer en haut avec une force capable de lancer de
groffes pierres à une demi-lieue en hauteur, fans réagir
avec la meme force en bas Sc vers les côtés, cette
reaétion auroit bien-tôt détruit & percé la montagne de
tous côtés, parce que les matières qui la compofent ne
font pas plus dures que celles qui font lancées ; Sc comment
imaginer que la cavité qui fert de tuyau ou de canon
pour conduire ces matières jufqu’à l’embouchûre du volcan,
puiffe réfifter à une fi grande violence! d’ailleurs
fi cette cavité defoendoit fort bas, comme l’orifice extérieur
n eft pas fort grand, il feroit comme impofiîble qu’il
en fortît a la fois une aulfi grande quantité de matières
enflammées Sc liquides, parce qu’elles fe choqueroient
entr’elles Sc contre les parois du tuyau, Sc qu’en parcourant
un efpace auffi long, elles s’éteindroient & fo
durciraient. On voit fouvent couler du fommet du volcan
dans les plaines, des ruifl'eaux de bitume & de foufre
fondu qui viennent de l’intérieur, & qui font jettez au
dehors avec les pierres Sc les minéraux. Eft- il naturel
d ’imaginer que des matières fi peu folides, & dont la
maffe donne fi peu de prife à une violente aélion,
puiffent être lancées d ’une grande profondeur! Toutes
les obfervations qu on fera fiir ce fujet, prouveront que
le feu des volcans n’eft pas éloigné du fommet de la