» la même pefanteur, s’y trouvent ordinairement renfermées
» en grand nombre, tandis qu’on a de la peine à y trouver
j) des écailles d’huîtres, dont la pefanteur fpécifique n’eft
» environ que comme î | à i, d’hériffons de mer, dont la
» pefanteur n’eft que comme 2 ou à 1, ou d’autres efpè-
3) ces de coquilles plus légères ; mais au contraire dans la
» craie qui eft plus légère que la pierre, n’étant à la pefan-
» teur de l’eau que comme environ 2 -^ à 1, on ne trouve
» que des coquilles d’hériffons de mer & d ’autres efpèces
de coquilles plus légères. » Voyez pag. 17 18.
Il faut obferver que ce que dit ici Woodward ne doit
pas être regardé comme règle générale, car on trouve
des coquilles plus légères & plus pelantes dans les mêmes
matières, par exemple, des pétoncles, des huîtres & des
ourfins dans les mêmes pierres & dans les mêmes terres,
& même on peut voir au cabinet du Roi un pétoncle pétrifié
en cornaline & des ourfins pétrifiez en agathe, ainfi
la différence de la pefanteur fpécifique des coquilles n’a
pas influé, autant que le prétend Woodward, fur le lieu de
leur pofition dans les couches de terre ; & la vraie raifon
pourquoi les coquilles d’ourfins & d’autres auffi légères
fe trouvent plus abondamment dans les craies, c’eft que
la craie n’eft qu’un détriment de coquilles, & que celles
des ourfins étant plus légères, moins épaiffes & plus friables
que les autres, elles auront été aifément réduites en
pouffière & en craie, en forte qu’il ne fe trouve des couches
de craie que dans les endroits où il y avoit anciennement
fous les eaux de la mer une grande abondance de
ces coquilles légères, dont les débris ont formé la craie
dans laquelle nous trouvons celles qui ayant réfiftéau choc
& aux frottemens, fe font confervées tout entières, ou
du moins en parties affez grandes pour que nous puiffions
les reconnoître.
Nous traiterons ceci plus à fond dans notre difcours fur
les minéraux, contentons-nous feulement d’avertir ici
qu’il faut encore donner une modification aux expreffions
de Woodward; il paraît dire qu’on trouve des coquilles
dans les cailloux, dans les cornalines, dans les chalcédoi-
nes, dans les mines, dans les rnaffes de foufre, auffi fou-
Vent & en auffi grand nombre que dans les autres matières,
au heu que la vérité eft qu’elles font très-rares dans toutes
les matières vitrifiables ou purement inflammables, &
qu au contraire elles font en prodigieufe abondance dans
les craies, dans les marnes, dans les marbres & dans les
pierres, en forte que nous ne prétendons pas dire ici
qu’abfoiument les coquilles les plus légères font dans les
matières legeres, & les plus pefantes dans celles qui font
àufli les plus pelantes, mais feulement qu’en général cela
fe trouve plus fouvent ainfi qu’autrement. A la vérité elles
font toutes également remplies de la fubftance même qui
les environne, auffi-bien celles qu’on trouve dans les
couches horizontales, que celles qu’on trouve en plus
petit nombre dans les matières qui occupent les fentes
perpendiculaires, parce qu’en effet les unes & les autres ont
été egalement formées par les eaux, quoiqu’en diffërens
temps & de differentes façons; les couches horizontales
p p ij