hautes montagnes, .quoique ces pierres remplies de coquilles
foient elles-mêmes à plus de mille toifes au defflis
du niveau de la mer. Ainfi les montagnes où l’on voit
des pointes ou des pics, font ordinairement de roc vitri-
fiable, & celles dont les fommets font plats, contiennent
pour la plupart des marbres & des pierres dures remplies
de produirions marines. II en eft de même des collines
lorsqu’elles font de grès ou de roc vif, elles font pour la
plûpart entre-coupées de pointes, d’éminences, de tertres
& de cavités, de profondeurs & de petits vallons intermédiaires,
au contraire celles qui font compofées de pierres
calcinables font à peu près égales dans toute leur hauteur,
& elles ne font interrompues que par des gorges & des
vallons plus grands, plus réguliers, & dont les angles font
correfpondans ; enfin elles font couronnées de rochers
dont la pofition eft régulière & de niveau.
Quelque différence qui nous paroiffe d’abord entre ces
deux formes de montagnes, elles viennent cependant
toutes deux de la même caufe, comme nous venons de
le faire voir, feulement on doit obferver que ces pierres
calcinables n’ont éprouvé aucune altération ,• aucun changement
depuis la formation des couches horizontales,
au lieu que celles de fable vitrifiabie ont pu être altérées
& interrompues par la produélion poftérieure des rochers
& des blocs anguleux qui fe font formez dans 1 interieur
de ce fable. Ces deux efpèces de montagnes ont des
fentes qui font prefque toûjours perpendiculaires dans
celles de pierres calcinables, & qui paroiffent etre un peu
T h é o r i e d e l a T e r r e . 333
plus irrégulières dans celles de roc vif & de grès ; c’eft
dans ces fentes qu’on trouve les métaux, les minéraux, les
cryftaux, les foufres & toutes les matières de la fécondé
claffe,& c’eft au deffous de ces fentes que les eaux fe raffem-
blent pour pénétrer enfuite plus avant & former les veines
d’eau qu’on trouve au deffous de lafurfàce de la terre.
P R E U V E S
D E L A
T H E O R I E D E L A T E R R E .
A R T I C L E - X .
Des Fleuves»
No u s avons dit que, généralement parlant, les plu»
grandes montagnes occupent le milieu des conti-
nensj, que les autres occupent le milieu des ifles, des
prefqu’ifles & des terres avancées dans la mer, que dans
l’ancien continent les plus, grandes chaînes de montagnes
-font dirigées d’occident en orient, & que celles qui tournent
vers le nord ou vers le fud , ne font que des branches
de ces chaînes principales ; on verra de même que
les plus grands fleuves font dirigez comme les plus grandes
montagnes, & qu’il y en a peu qui fuivent la direétion
des branches de ces montagnes: pour s’en affurer & le
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