remonte jufqu’à la fource de la rivière Napo, a quelque
diftance de Quito, le cours de la rivière des Amazones
eft de plus de mille lieues. Voyez le voyage de M . de la
Condamine, pag. xy dr J C.
On pourrait dire que le cours du fleuve Saint-Laurent
en Canada eft de plus de 900 lieues depuis fon embou-
chûre en remontant le lac Ontario & le lac Eiie, de-la
au lac Huron, enfuite au lac fupérieur, de-là au lac Ale-
mipigo, au lac Criftinaux, & enfin au lac des Afimiboiis,
les eaux de tous ces lacs tombant des uns dans les autres,
& enfin dans le fleuve Saint-Laurent.
Le fleuve Miiïîfipi a plus de 70Q lieues detendue
depuis fon embouchure jufqu a quelques-unes de les
fources, qui ne font pas éloignées du lac des Afliniboiis
dont nous venons de parler.
Le fleuve de la Plata a plus de 800 lieues de cours ,
en le remontant depuis fon embouchûre jufqu à la fource
de la rivière Parana qu’il reçoit.
Le fleuve Oronoque a plus de 575 lieues de cours,
en comptant depuis la fource de la riviere Caketa près de
Pafto, qui fe jette en partie dans l’Oronoque, & coule
aufli en partie vers la rivière des Amazones. Voyez la carte
de M . de la Condamine.
La rivière Madera qui fe jette dans celle des Amazones
, qui a plus de 660 ou 670 lieues.
Pour fçavoir à peu près la quantité d eau que la mer
reçoit par tous les fleuves q u i y arrivent, fuppofons que la
moitié du globe foit couverte par la mer, & que 1 autre
Thé o r i e de la T erre. 355
moitié foit terre sèche, ce qui eft alfez jufte ; fuppofons
aufli que la moyenne profondeur de la mer , en la prenant
dans toute fon étendue, foit d’un quart de mille
d’Italie, c’eft-à-dire, d’environ 230 toifes, la furface de
toute la terre étant de 170981012 milles, la furface de
la mer eft de 854.90506 milles quarrez, qui étant multipliez
pari, profondeur de la mer, donnent 21372626
milles cubiques pour la quantité d’eau connue dans l’océan
tout entier. Maintenant pour calculer la quantité d’eau que
l’océan reçoit des rivières, prenons quelque grand fleuve
dont la vîteflè & la quantité d’eau nous foient connues, le
Pô, par exemple, qui pafle en Lombardie & qui arrofe
un pays de 380 milles, de longueur, fuivant Riccioli; la
largeur, avant qu’il fe divife en plufieurs bouches pour
tomber dans la mer, eft de cent perches de Bologne, ou
de mille pieds, & fa profondeur de dix pieds ; fa vîtefle eft
telle, qu’il .parcourt quatre milles dans une heure, ainft
le Pô fournit à la mer 200000 perches cubiques d’eau en
une heure, ou 4800000 dans un jour; mais un mille cubique
contient 125000000 perches cubiques, ainfi il faut
vingt-fix jours pour qu’il porte à la mer un mille cubique
d’eau; refte maintenant à déterminer la proportion qu’il
y a entre la rivière du Pô & toutes les rivières de la terre
prifes enfembfe, ce qu’il eft impoflïble de faire exactement;
mais pour le fçavoir à peu près, fuppofons que la
quantité d’eau que la mer reçoit par les grandes rivières
dans tous les pays, foit proportionnelle à l’étendue & à la
furface de ces pays, & que par conféquent le pays arrofé
Yy ij