feulement qu’elle a été diminuée affez pour défunir toutes
ies parties des minéraux, mais pas,affez pour défunir
celles des animaux. A tout ceci on ne peut pas s’empêcher
de reconnoître que notre auteur n’étoit pas auffi
bon Phyficien qu’il étoit bon Obfervateur, & je ne
crois pas qu’il foit néceffaire que nous réfutions férieu-
fement des opinions fans fondement, fur-tout lorfqu’elles
ont été imaginées contre les règles de la vrai femblance,
& qu’on n’en a tiré que des conféquences contraires aux
loix de la méchanique.
P R E U V E S
D E LA
T H E O R I E D E L A T E R R E .
A R T I C L E VExpofition
de quelques autres Syjlèmes.
ON voit bien que les trois hypothèfes dont nous
venons de parler, ont beaucoup de chofes communes;
elles s’accordent toutes en ce point, que dans le
temps du déluge la terre a changé de forme, tant à l’extérieur
qu’à l’intérieur : ainfi tous ces Ipéculatifs n’ont pas -
fait attention que la terre avant le déluge, étant habitée
par les mêmes elpèces d’hommes & d ’animaux, devoit
être nécelfairement telle, à très-peu près, qu’elle eh aujourd’hui;
& qu’en effet les livres faints nous apprennent
qu’avant le déluge il y avoit fur la terre des fleuves, des
mers, des montagnes, des forêts & des plantes; que ces
fleuves & ces montagnes étoient, pour la plupart, les
mêmes, puifque le Tigre & l’Eufrate étoient les fleuves
du paradis terreftre; que la montagne d’Arménie, fur
laquelle l’arche s’arrêta, étoit une des plus hautes montagnes
du monde au temps du déluge, comme elle l’efl:
encore aujourd’hui ; que les mêmes plantes 6c les mêmes
animaux qui exiflent, exiftoient alors, puifqu’il y efl; parlé
A a iij