62 Ma n . dé traiter l’H is t . Naturelle.
toutes les vérités qui font du rc il oit cie 1 efprit i 1 u ni a i n.
Lorfque les fujets font trop compliquez pour qu’on
puifTe y appliquer avec avantage le calcul & les mefures,
comme le font prefque tous ceux de l’Hiftoire Naturelle
& de h Phyfique particulière, il me paraît que la vraie
méthode de conduire fon efprit dans ces recherches, c’eft
d’avoir recours aux obfervations, de les raffembler, d en
faire de nouvelles, & en affez grand nombre pour nous
affurer de la vérité des faits principaux, & de n’employer
la méthode mathématique que pour eftimer les probabilités
des conféquences qu’on peut tirer de ces faits ; fur-
tout il faut tâcher de les généralifer & de bien difhnguer*
ceux qui font effentiéls de ceux qui ne font qu’acceffoires
au fujet que nous confidérons ; il faut enfuite les lier en-
femble par les analogies , confirmer ou détruire certains
points équivoques, par le moyen des expériences, former
fon plan d’explication fur la combinaifon de^ous ces
rapports, & les préfenter dans 1 ordre le plus naturel. Cet
ordre peut fe prendre de deux façons , la première eft de
remonter des effets particuliers à des effets plus généraux
, & l’autre de defeendre du général au particulier :
toutes deux font bonnes, <3c le choix de 1 une ou de 1 autre
dépend plutôt du génie de l’Auteur que de la nature des
chofes, qui toutes peuvent être également bien traitées
par l’une ou l’autre de ces manières. Nous allons donner
des effais de cette méthode dans les difeours fuiVans,
de la T h é o r i e d e l a T e r r e , de la F o r m a t
i o n d e s P l a n è t e s |, & de la G é n é r a t i o n d e s
A n i m a u x .
I S T O I R E
N A T U R E L L E .
Second Difeours.