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fe renverfe, ou fi cette bafe manque àpemprès également
par-tout, la montagne s’affaifle fans fe renverfer.
Après avoir parlé des affàiflemens, des ébouleme'ns St
de tout ce qui n’arrive, pour ainfi dire, que par accident
dans la Nature, nous ne devons pas pafler fous filence une
chofe qui eft plus générale, plus ordinaire & plus ancienne,
ce font les fentes perpendiculaires que l’on trouve dans
toutes les couches de terre. Ces fentes font fenfibles St
aifées à reconnoître, non feulement dans lesrochers, dans
les carrières de marbre St de pierre, mais encore dans les
argilles St dans les terres de toute efjpèce qui n’ont pas été
remuées, St on peut les obferver dans toutes les coupes
un peu profondes des terreins, & dans toutes les cavernes
& les excavations; je les appelle fentes perpendiculaires,
parce que ce n’eft jamais que par accident lorfqu’elles font
obliques, comme les couches horizontales ne font inclinées
que par accident. Woodward St Ray parlent de ces
fentes, mais d’une manière confufe, & ils ne les appellent
pas fentes perpendiculaires, parce qu’ils croient qu’elles
peuvent être indifféremment obliques ou perpendiculaires,
& aucun Auteur n’en a expliqué l’origine1; cependant il
eft vi/îble que ces fentes ont été produites, comme nous
l’avons dit dans le difcours précédent, par le defféche-
ment des matières qui compofent les couches horizontales
; de quelque manière que ce deflechement foit arrivé,’
il a dû produire des fentes perpendiculaires; les matières
qui compofent les couches, n’ont pas pû diminuer de
Volume , fans fe fendre de diftance en diftance dans une
direction
T h é o r i e d e l a T e r r e . 553
direétion perpendiculaire à ces mêmes couches. Je comprends
cependant fous ce nom de fentes perpendiculaires
toutes les féparations naturelles des rochers, foit qu’ils fe
trouvent dans leur pofition originaire, foit qu’ils aient un
peu glifle fur leur bafe, & que par conféquent ils fe foient
un peu éloignez les uns des autres ; lorfqu’il eft arrivé
quelque mouvement confidérable à des mafles de rochers,
ces fentes fe trouvent quelquefois pofées obliquement,
mais c’eft parce que la mafTe eft elle-même oblique, &
avec un peu d attention il eft toûjours fort aifé de reconnoître
que ces fentes font en général perpendiculairesaux
couches horizontales, fur-tout dans les carrières de marbre,
de pierre à chaux, & dans toutes les grandes chaînes
de rocher.
L intérieur des montagnes eft principalement compofé •
de pierres & de rochers, dont les djfférens lits font parallèles;
on trouve fouvent entre les lits horizontaux de
petites couches d une matière moins dure que la pierre,
St les fentes perpendiculaires font remplies de fable, de
cryftaux, de minéraux, de métaux, &c. Ces dernières
matières font d une formation plus nouvelle que celle des
lits horizontaux dans lefquels on trouve des coquilles
marines. Les pluies ont peu à peu détaché les fables &
lés terres du deftlis des montagnes, & elles ont laide à
découvert les pierres & les autres matières folides , dans
léfquelles on diftingue aifément les couches horizontales
St les fentes perpendiculaires ; dans les plaines au contraire
les eaux des pluies St les fleuves ayant amené une quantité
Tomel. Aaa a