exactement contiguës & appliquées à la coquille. « Je me
» fuis aflure, dit cet auteur, qu’en France, en Flandre, en
« Hollande, en Efpagne, en Italie, en Allemagne, en Dan-
« nemarck, en Norvège & en Suède, la pierre & les autres
» fubftances terreftres font dilpofées par couches de même
» qu en Angleterre ; que ces couches font divifées par des
» fentes parallèles ; qu’il y a au dedans des pierres & des
» autres fubftances terreftres & compactes une grande quan-
« tité de coquillages, & d’autres productions de la mer dif-
« pofees de la meme manière que dans cette ilîe *. 'J’ai
” appris que ces couches fe trouvoient de même en Bar-
« harie, en Egypte, en Guinée & dans les autres parties
» de l’Afrique, dans l’Arabie, la Syrie, la Perfe, le Maia-
» bar, la Chine & les autres provinces de l’Afie, à la Ja-
« marque, aux Barbades, en Virginie, dans la nouvelle
» Angleterre, au Brefil, au Pérou & dans les autres parties
de. l’Amérique. » Effai fu r OEijloire Naturelle de la
Terre, pag. y, p i , 4 2 , dre.
Get auteur ne dit pas comment & par qui il a appris
que les couches de la terre au Pérou contenoient des
coquilles, cependant comme en général fes obfervations
font exaCtes, je ne doute pas qu’il n’ait été bien informé,
& c ’eft ce qui me perfuade qu’on doit trouver des
.coquilles au Pérou dans les couches de terre, comme
on en trouve par-tout ailleurs; je fais cette remarque à
i occafion d un doute qu’on a formé depuis peu fur cela,
& dont je parlerai tout à l’heure.
* En Angleterre.
Dans'une fouille” que l’on fit à Amfterdam pour faire
un puits, on creufa jufqu’à 232 pieds de profondeur, &
on trouva les couches de terre fuivantes, 7 pieds de terre
végétale ou terre de jardin, 9 pieds de tourbes, 9 pieds
de glaife molle, 8 pieds d’aréne, 4 de terre, 10 d’ar-
gille, 4 de terre, 10 pieds d’aréne, fur laquelle on a
coutume d’appuyer les pilotis qui foûtiennent les maifons
d’Amfterdam , enfuite 2 pieds d’argille, 4 de fabion
blanc, y de terre sèche, 1 de terre molle, 14 d’aréne,
8 d’argille mêlée d’aréne,4 d’aréne mêlée de coquilles,
enfuite une épaiffeur de 100& 2 pieds de glaife, & enfin
3 1 pieds de fable, où l’on cefta de creufer. Voye^ Va-
renii Geogr. general, pag. pd.
Ileft rare qu’on fouille auflî profondément fans trouver
de l’eau, & ce fait eft remarquable en plufieurs chofes :
i° il fait voir que l’eau de la mer ne communique pas
dans l’intérieur de la terre par voie de filtration ou de ftil-
lation, comme on le croit vulgairement; 2° nous voyons
qu’on trouve des coquilles à i oo pieds au deflbus de la
furfàce de la terre dans un pays extrêmement bas, & que
par conféquent le terrein de la Hollande a été élevé de
100 pieds par les fédimens de la mer; 30 on peut en
tirer une induCtion que cette couche de glaife épaifle de
102 pieds, & la couche de fable qui. eft au deftous dans
laquelle on a fouillé à 3 1 piedsde dont i’épaifleur.entière
eft inconnue, ne font peut-être pas fort éloignées de la
première couche de la vraie terre ancienne & originaire,
telle qu’elle étoit dans le temps de ,fà première formation
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