sans doute les causes de tous les faits que nous
observons, et particulièrement de ceux qui concernent
l’existence des corps vivans.
Les deux forces contraires que j.ç > viens de citer
sont reconnues ; on en aperçoit, effectivement, l’action
dans presque tous les faits qui s’observent dans
notre globe. Elles sont cependant plus générales
encore ; car, si l’on a des, preuves que Y attraction
ne se borne point a ce même globe, on ne saurait
méconnaître, hors de lui, l’action d unq force
répulsive sans laquelle la lumière , qui traverse sans
cesse l’espace dans toute direction, ne serait point
mise en mouvement.
La réalité des deux causes en question ne peut
donc raisonnablement être mise en doute. O r , au
lieu d’employer cette connaissance a former des hypothèses
sur Y univers j je vais me restreindre a considérer
les faits qui en résultent dans le globe que
nous habitons, et particulièrement ceux qui concernent
les corps vivans, surtout les animaux.
On ne connaît point la cause éieY attraction universelle
; on sait seulement que cette attraction est un
fait positif que l’observation a constaté. Maigre cela ,
le mouvement ne pouvant être le propre d’aucune
matière, on doit penser que toute force attractive ,
ainsi que toute force répulsive, sont chacune le produit
de causes physiques, étrangères aux propriétés*
essentielles des matières qui l’offrent.
La cause qui met sans cesse, dans notre globe,
plusieurs fluides invisibles, tels que le calorique ,
Y électricité, et peut-être quelques autres , dans un
état d’expansion qui les rend répulsifs , me paraît
plus déterminable que celle qui produit la gravitation
universelle. Je la trouve, en. effet, dans la
lumière, perpétuellement en émission, des corps
lumineux, et surtout dans celle du soleil qui vient
sans interruption frapper notre globe, mais avec des
variations continuelles sur chaque point de sa surface.
Ce serait une grande erreur de croire que le calorique
soit, par sa nature , toujours en mouvement,
toujours expansif, toujours répulsif des molécules
des corps dans lesquels il pénètre. J’ai publié (1) ce 1
(1 ) Comme assurément on ne saurait attribuer a une matière
quelconque d’avoir en propre aucune force productive
de mouvement, et d’être par elle-même, soit attirante,
soit, repoussante ; comme, ensuite , il n’est pas possible de
douter que la propriété que l’on observe dans certaines matières
d’être répulsives des autres corps ou de tendre à écarter
leurs molécules réunies en pénétrant dans leurs interstices
, ne soit le produit d’un changement de lieu ou d'état de
ces matières ; j’ai senti qu’à l’égard du ca lo r iq u e , les propriétés
qu’on lui connaît ne pouvaient lui être essentielles, et
lui étaient même nécessairement passagères: en sorte que ce
fluide n’est calorique qu’accidentellement.
Eu examinant alors les faits connus qui le concernent et
leurs conditions, j ’aperçus les causes qui peuvent çoërcer le