
conditions essentielles à l’existence des corps vivans,
et ensuite à celle de la vie.
La détermination de ces conditions n’exige aucun
raisonnement de notre part , mais seulement un fondement
reconnu ou incontestable dans les faits cites.
Enfin, ces mêmes conditions , en nous éclairant
sur la nature des objets considérés , deviendront les
caractères distinctifs et certains de ces objets.
Avant d’établir positivement ces caractères, et
conséquemment les conditions essentielles à l’existence
des corps vivans, considérons les observations
suivantes.
A mesure que notre attention fut dirigée sur ce
qui est hors de nous , sur ce qui nous environne, et
particulièrement sur les objets qui se sont trouvés à
la portée de nos observations y outre les corps inorganiques
et Sans vie qui constituent presque la masse
entière de notre globe, nous avons distingué et reconnu
l’existence d’une multitude de corps singuliers
qui, quelque différens qu’ils soient les uns des autres,
ont tous une manière d’être qui leur est commune
et à-la-fois particulière.
Ces corps., en effet, ont tous un même genre d’origine,
des termes à leur durée, des besoins à satisfaire
pour se conserver., et ne subsistent qu’à l’aide
d’un phénomène intérieur qu’on a nommé la v ie ,
et d’une organisation qui permet à ce phénomène de
s’exécuter.
Voilà déjà , dans ce peu de faits positifs, des conditions
essentielles à l’existence de ces corps. Il y en
a bien d autres encore que je citerai bientôt • et
l’on sentira que ce ne peut être que de leur ensemble
que naîtra la seule idée juste que nous puissions
nous former des corps dont il s’agit.
Ayant expose dans ma Philosophie zoologique
(vol. I , p. 4oo ) les conditions essentielles à l’existence
de la vie, je ne vais m’occuper ici que des
corps en qui ce phénomène s’exécute ou peut se
produire.
C’est aux corps singuliers et vraiment admirables
dont je viens de parler, qu’on a donné le nom de
corps vivans ; et la vie qu’ils possèdent, ainsi que
les facultés qu’ils en obtiennent, les distinguent essentiellement
des autres corps de la nature. Ils offrent
en eux, et dans les phénomènes divers qu’ils
présentent, les matériaux d’une science particulière
qui n’est pas encore fondée , qui n’a pas même de
nom, dont j’ai proposé quelques bases dans ma
Philosophie zoologique , et à laquelle je donnerai
le nom de Biologie.
On conçoit que tout ce qui est généralement com-
I mun aux végétaux et aux animaux, comme toutes
| les facultés qui sont propres à chacun de ces êtres,
I sans exception, doit constituer l’unique et vaste ob-
| jet de la Biologie ; car les deux sortes d’êtres que
I je viens de citer, sont tous essentiellement des corps
Tom. I. r