
forces de la vie sont dans leur plus faible intensité ,
parce que les mouvemens des fluides propres de ces
corps sont alors très-lents et sans énergie $ on sen-
tira que l’organisation de ces petits corps gélatineux
peut être réduite à un simple tissu cellulaire très-*
frêle et a peine modifié. Cependant, à mesure que
les fluides de ces petits corps recevront de l’accélération
dans leurs mouvemens, les forces de la vie
s’accroîtront proportionnellement $ son pouvoir augmentera
de même ; le mouvement des fluides, deventi ,
plus rapide, tracera des canaux dans le tissu délicat
qui les contient j bientôt une diversité dans la direction
de ces fluides en mouvement s’établira -, des organes
particuliers commenceront à se former ; les
fluides eux-mêmes, plus élaborés, se composeront
davantage, et donneront lieu à plus de diversité dans
les matières des sécrétions et dans les substances qui
constituent les organes ; enfin, selon la branche de
corps vivans que l’on considérera, l’on verra l’organisation
faire , dans sa composition et son perfectionnement,
tous les progrès dont elle est susceptible.
Qui est-ce qui contestera la vérité de ce tableau
qui présente la marche que suit l’organisation depuis
les animaux les plus imparfaits jusqu’aux plus parfaits
? Qui est-ce qui ne verra pas que c’est-là l’histoire
des faits d’organisation qui s’observent à l’égard
des animaux considérés, dans cette progression de
leur série, du plus simple au plus composé ?
Je n’eusse assurément pas imaginé un pareil ordre
de choses, si l’observation des objets et l’attention
donnée aux moyens qu’emploie la nature, ne me
l’eussent indiqué.
A cette première loi de la nature, qui donne à la
vie le pouvoir d’augmenter les dimensions d’un corps
et d’etendre ses parties, et en outre, qui met ce pouvoir
dans le cas d’accroître graduellement ses forces
dans la composition de l’organisation animale ; si nous
ajoutons successivement les trois autres lois remarquables
que j’ai déjà citées , et qui dirigent les opérations
de la vie à cet égard , on aura alors, à très-
peu de chose près, le complément des lois qui donnent
l’explication des faits d’organisation que les
corps vivans et surtout que les animaux nous présentent.
Deuxieme loi ; La production d’un nouvel organe
dans un corps animal, résulte d’un nouveau besoin
survenu qui continue de se faire sentir, et d'un
nouveau mouvement que ce besoin fa it naître et entretient.
Le fondement de cette loi tire sa preuve de la troisième
sur laquelle les faits connus ne permettent aucun
doute ; car, si les forces d’action d’un organe,
par leur accroissement, développent davantage cet
organe, c’est-à-dire j augmentent ses dimensions et
sa puissance, ce qui est constamment prouvé par lé
fait, on peut être assuré que les forces dont il s’agit,