
restreindre,' dans renseignement dont je suis chargé,
à la simple exposition des formes des objets, à la
citation des caractères observés et dont on trouve
la plupart dans les livres, à l’énonciation des ^divisions
introduites artificiellement parmi ces objets,'
enfin, comprimant ma conscience pour favoriser
l’opinion et maintenir l’erreur, était-il convenable
que je privasse ceux qui viennent m’entendre de la
connaissance de mes observations, de celle des faits
qui attestent combien l’étude des traits varies d organisation
que présentent les animaux sans vertèbres
est importante pour l’avancement de la physique
animale, en un mot, de celle du précepte qui
veut que ce ne soit qu’en considérant à-la-fois toutes
les organisations existantes, que l’on entreprenne de
fonder les vrais principes de la zoologie ?
Je n’ai pas suivi et n’ai pas du suivre une pareille
marche, c’est-à-dire, je n’ai pas du taire ce que
mes études m’ont fait apercevoir. Ainsi, je me trouve
entraîné dans une dissidence que le tems, plus que
la raison , peut convenablement terminer ; car je
n’ai guère, maintenant, d’autre juge que la partie
même dont je combats lès préceptes; partie qui a
pour elle l ’avantage de l’opinion.
Je mebornerais a ne parler qu’e des animaux sans
vertèbres, puisqu’ils constituent le sujet de cet ouvrage,
si je n’avais à exposer a leur egard quantité
de considérations importantes , que les principes
admis ne sauraient reconnaître, et si je ne voulais
montrer que -les imperfections que j attribue a ces
principes ne sont point illusoires. Je dois donc ,
d’abord, examiner ce que sont les animaux en
général, m’efforcer de fixer, s’il est possible, les
idées que nous devons nous former de ces êtres singuliers
, me hâter d’arriver à l’exposition des sujets
de dissidence dont j’ai parlé tout-à-l’heure, et essayer
de convaincre mes lecteurs, par la citation
de quelques-unes des conséquences que l’on a tirées
des faits observés, que ces faits sont loin d’en confirmer
le fondement.
Il me semble que la première chose que l’on doive
faire dans un ouvrage de zoologie, est de définir
l’animal, et de lui assigner un caractère général et
exclusif, qui ne souffre d’exception nulle part. C’est
cependant ce que l’on ne saurait faire à présent,
sans revenir sur ce qui a été établi, et sans contester
des principes qui sont enseignés partout.
Qui est-ce qui pourrait croire que, dans un siècle
comme le nôtre où les sciences physiques ont fait
tant de progrès, une définition de ce qui constitue
l ’animal ne soit pas encore solidement fixée ; que
l’on ne sache pas assigner positivement la différence
d’un animal à une plante ; et que l ’on soit dans le
doute à Fégard de cette question , savoir : si les
animaux sont réellement distingués des végétaux par
quelque caractère essentiel et exclusif? C’est, néan—