
davantage le de'placement des fluides intérieurs.
Parvenue à former les radiaires échinodermes,
où les mouvemens isochrones du corps de l’animal
ne peuvent plus s’exécuter, la nature s’est trouvée
en état de faire usage d’un autre moyen plus puissant
et plus indépendant; et c’est la, en effet, qu’elle
a commence l’emploi du mouvement musculaire qui
remplit à-la-fois deux objets : celui de mouvoir des
parties dont l’animal a besoin de se servir, et celui
de contribuer a l’activité des mouvemens vitaux.
L ’emploi du mouvement musculaire, pour activer
les mouvemens de la vie animale, commencé
dans les radiaires échinodermes , s’est accru dans
les insectes, en qui, d’ailleurs, l’énergie vitale- fut
augmentée par la respiration de l’air. Ainsi, l’emploi
xle ce mouvement et l’auxiliaire de la respiration
de 1 air purent suffire aux insectes et à la plupart
des arachnides.
Mais, les crustacés, ne respirant en général que
leau, eurent besoin d’un nouveau moyen plus puissant
pour l’accélération de leurs fluides. Pour cela
la nature joignit à l’action musculaire , l’établissement
d’un système spécial pour la circulation ; système
commencé dans les dernières arachnides, et
qui a éminemment accéléré le mouvement des fluides.
Cette accélération du mouvement des fluides, à
l’aide d’un système spécial pour la circulation, s’accrut
même encore par la suite , à mesure que le
coeur parvint à acquérir des augmentations ; que
l ’organe respiratoire, resserré dans un lieu particulier
, fut transformé en poumon qui ne saurait respirer
que l’air ; enfin, elle s’accrut à mesure que
l’influence nerveuse reçut elle-même de l’accroissement
et put donner aux organes plus de force d’action.
C’est ainsi que la nature, en commençant la production
des animaux par les plus imparfaits, a su
accélérer progressivement le mouvement des fluides
et accroître l’énergie vitale, en employant différens
moyens appropriés aux cas particuliers.
Je pourrais multiplier des exemples qui prouvent
que chaque système d’organes particulier fu t, dans
son origine , fort imparfait, peu énergique , et qu’il
reçut ensuite des développemens et des perfection-
nemens graduels, à mesure que l’organisation plus
composée les rendait nécessaires.
En effet, si je considérais les moyens variés et
progressivement plus perfectionnés qu’emploie la
nature pour la reproduction et la multiplication
des individus , afin d’assurer la conservation des espèces
ou des races obtenues , je montrerais :
Que ces moyens, réduits, dans les animaux les
plus imparfaits , à une simple scission du corps,
amènent, en resserrant cette scission dans des points
particuliers, la gemmation des individus ; que cette
gemmation d’abord externe, devient ensuite interne,