
i 34 INTRODUCTION.
de la composition croissante de l’organisation. Ces
anomalies n’empêchent pas, néanmoins, que la progression
dont il s’agit , ne soit partout éminemment
reconnaissable dans la série des masses classiques qui
distinguent les animaux ; la cause accidentelle citée
n’ayant pu altérer la progression en question , que
dans des particularités de détail, et jamais dans la
généralité des organisations.
J'ai montré dans ma Philosophie zoologicjue
(vol. i , p. 220 ) que cette seconde cause résidait
dans les circonstances très-différentes où sesont trouvés
les diver s animaux, en se répandant sur les
différons points du globe et dans le sein de sçs
eaux liquides ; circonstances qui les ont forcés à
diversifier leurs actions et leur manière de vivre,
à changer leurs habitudes , et qui ont influé à faire
varier fort irrégulièrement , non-seulement leurs
parties externes , mais même, tantôt telle partie et
tantôt telle autre de leur organisation intérieure.
C’est en confondant deux objets aussi distincts, savoir
: d’une part, le propre du pouvoir de la vie
dans les animaux, pouvoir qui tend sans cesse à
compliquer l’organisation, a former et multiplier les
organes particuliers, enfin, à accroître le nombre
jet le perfectionnement des facultés ; et de l’autre ,
la cause accidentelle et modifiante, dont les produits
sont des anomalies diverses dans les résultats
du pouvoir de la vie ; c’est, dis-je , en confondant
y
ces deux objets , qu’on a trouvé des motifs pour ne
donner aucune attention au plan de la nature, a la
progression que nous allons prouver , et lui refuser
l’importance que sa considération doit avoir dans
nos études des animaux.
Pour se convaincre de la réalité du plan dont je
parle, et mettre dans tout son jour ce même plan
que la nature suit sans cesse , et qu’elle maintient
dans tous les rangs, malgré les causes étrangères
qui en diversifient ça et la les effets ; s i, conformément
a l’usage , l’on parcourt la série des animaux,
depuis les plus parfaits d’entr’eux jusques aux plus
imparfaits, on reconnaîtra qu’il existe dans les premiers,
un grand nombre d’organes spéciaux très-
différens les uns des autres ; tandis que , dans les
derniers, on ne retrouve plus un seul de ces organes
; ce qui est positif. On verra, neanmoins , que,
partout, les individus de chaque espèce sont pourvus
de tout ce qui leur est nécessaire pour vivre et se
reproduire dans l’ordre de facultés qui leur est assigné;
l’on verra aussi que, partout où une faculté
n'est point essentielle , les organes qui peuvent la
donner ne se trouvent et n’existent réellement pas.
Ainsi, en suivant attentivement l’organisation des
animaux connus, en se dirigeant du plus composé
vers le plus simple, on voit chacun des organes spéciaux,
qui sont si nombreux dans les animaux les
plus parfaits, se dégrader, s!atténuer constamment,