
qu’il y a de plus probable sur la théorie de ce singulier
fluide ; et l’on y aura egard lorsque les étran-
ges hypothèses actuellement en crédit, cesseront
d’occuper la pensée des physiciens.
Il me suffit de faire remarquer ici qu’un fluide
subtil, répandu dans notre globe et son atmosphère,
fluide qui, dans son état naturel, nous est nécessairement
inconnu , parce qu’il ne saurait affecter nos
sens, se trouvant sans cesse coërce par la lumière
du soleil, dans une moitié du globe, devient aussitôt
un calorique expansif. En effet, .comme une
moitié entière de notre globe est, en tout temps ,
frappée par la lumière du soleil , il se reproduit
donc toujours une immense quantité de calorique
à-la-fois, ce que j’ai prouvé, sans avoir besoin, de
l’illusion des rayons calorifiques.
fluide particulier propre à devenir calorique ; je reconnus
bientôt ce qu’il pouvait opérer dans cet état passager, selon le
degré d’expansion où il se rencontrait, et j ’y appliquai sans
difficulté tout ce que l’observation nous a montré h son égard.
Mes premières pensées sur ce sujet sont insérées dans mes
R echer ches sur les causes des principaux fa i t s physiques,
n.os 332 à 338. Des développemens plus réguliers sur ma
nouvelle théorie du feu se trouvent consignés dans mes M é moires
de physique et d ’histoire naturelle, pages i85 à 2oo.
On y reviendra probablement un jo u r , surtout lorsqu’on
examinera les bases sur lesquelles se fondent les hypothèses
qui dominent maintenant, et qui arrêtent les vrais progrès
de la physique,
Ainsi , ce calorique produit par la lumière, parfaitement
le même que celui qui se dégage dans les
combustions, dans les effervescences, ou qui se forme
dans les frottemens entre des corps solides, ce
calorique, dis-je, étant toujours renouvelé et entretenu
dans notre globe par le soleil, toujours
changeant dans sa quantité et dans son intensité
d expansion , fait varier perpétuellement la densité
des couches de l’air, et l'humidité des parties basses
de l’atmosphère, ainsi que celle de la plupart des
corps de la surface du globe. O r , ces variations de
caloi'ique, de densité des couches de l’air, et d’humidité
dans l’atmosphère et dans les corps, donnent
continuellement lieu au déplacement de Y électricité,
aux variations de ses quantités dans différentes parties
du globe, et à des cumulations diverses de ses
masses, qui les rendent elles-mêmes expansives et
répulsives. Certes, il n’y a dans tout ceci rien qui
ne soit conforme aux faits physiques observés.
Ainsi, dans notre »globe, deux causes opposées,
qui agissent sans cesse et se modifient mutuellement;
savoir : l’une , toujours régulière dans son action,
tendant continuellement à rapprocher et à réunir
les parties des corps et les corps eux-mêmes ; tandis
que l’autre, trèVirrégulière, fait des efforts variés
pour tout écarter, tout séparer ; deux causes ,
disons-nous, sont, dans les .mains de la nature,
des? moyens qui lui donnent le pouvoir d’opérer