O R D R E D E U X I ÈM E .
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I NFUSOI RES APPENDI CULÉS. '
I ls ont à l Jextérieur des pattes toujours saillantes, comme
d e s p o i l s , des espèces de cornes , ou une queue.
Ces infusoires sont encore très-petits , gélatineux,
transparens, diversiformes : ils sont malgré cela moins
imparfaits et moins simples que ceux du premier ordre,
puisqu’ils ont constamment des parties saillantes à l'extérieur
, comme des poils très-apparens , des espèces de
cornes, ou une queue.
Au lieu d’être les produits de générations spontanées
comme les premiers des infusoires nus, on ne saurait
douter qu’ils ne proviennent des infusoires du premier
ordre , et que leur état et leur forme ne soient le résultat
de quelques progrès obtenus dans là tendance à» composer
l’organisation que la vie possède et exécute, à mesure
qu’elle se transmet dans les individus qui se succèdent.
Déjà, en eux, l'animalisation est un peu plus avancée ,
plus caractérisée ; le corps moins simple dans ses parties,
moins changeant sous les yeux de l’observateur ; les fluides
essentiels contenus, et le tissu vivant qui les contient
sont probablement un peu plus composés que dans les
infusoires nus ; e t , quoiqu’ils ne possèdent encore intérieurement
aucun organe spécial pour des fonctions
particulières, ils sont tout-à-fait sur le point d’en obtenir,
et même à cet égard, on a pu déjà se tromper sur plusieurs.
Les infusoires appendiculés > de même que ceux du
premier ordre , n’ont aucun organe particulier pour se
régénérer : la plupart se multiplient par une scission naturelle
de leur corps, et plusieurs néanmoins se reproduisent
par des gemmes intérieurs , ç’est-à-dire , par des
corpuscules oviformes qui probablement se font jour au
dehors par des déchirures.
Il paraît, par les nombreuses espèces déjà connues et
publiées , que les infusoires de cet ordre sont bien plus
nombreux dans la nature que les infusoires nus. Cela
doit être ainsi, d’après les principes que je me suis cru
fondé à établir.
En effet , dans les ipfusoires nus , l’origine encore
trop récente des races qui proviennent de celles, en petit
nombre , qui furent générées spontanément, n’a permis
à la durée de la vie et aux circonstances qui ont
influé sur ces races, qu’une diversité peu considérable.
Mais, à mesure que la durée de la vie, que sa transmission
dans les individus qui se sont succédés en se multipliant
, et que les circonstances ont eu plus de temps
pour exercer leurs influences, les races sé sont diversifiées
de plus en plus et sont devenues plus nombreuses.
Cet ordre de choses, quil est facile de reconnaître
pour celui même de la nature , nous fait sentir pourquoi
les infusoires sont bien moins diversifiés et moins nombreux
que les polypes. Effectivement, quoique nous ne
connaissions pas probablement tous les infusoires, et que
nous connaissions bien moins encore tous les polypes ; çe
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