
noeud gordien ; mais j’ai tenté d’introduire quelqut
ordre dans l’étude de ce grand sujet, et je crois avoir
montré les principales causes de nos penclians , et
même de nos passions; enfin, selon mes aperçus, j’ai
essayé d’établir les bases d’après lesquelles le défrichement
de ce vaste champ d’étude doit être opéré.
Ainsi, lorsque je considère Xhomme, seulement
sous le rapport de son organisation et des lois de la
nature j je vois qu’il e st, comme les animaux sensibles,
assujéti, dans ses actions, aux influences puissantes
d’une cause première, d’où dérivent ses pen-
chans divers, ainsi que ses passions; e t, en effet, en
remontant à cette source, je reconnais qu’il n’est
presqu’aucune des actions de Xhomme qui ne puisse
y être rapportée.
Je vois ensuite que , s i , connaissant la cause première
de ses penchans , et la hiérarchie de celles qui
y sont subordonnées , l’on prend la peine de considérer,
dans un individu quelconque, son sexe, son
âge, sa constitution physique, son état, sa fortune ,
les changemens importans que cette derniere a pu
tout-à-coup subir, en un mot, les circonstances particulières
dans lesquelles cet individu se rencontre,
il sera possible de prévoir, en général, la nature des
actions qu’il exécutera dans les cas qui peuvent nous
intéresser.
Ce qui mérite surtout d’être remarqué , c’est que
Xhomme est, de tous les êtres intelligens, celui sur
lequel l’Influence des circonstances paraît exercer le
plus de pouvoir ; ce qui est cause qu il offre, dans ses
qualités , ou sa manière d’être, les différences les plus
considérables, relativement aux individus de son espèce.
On ne saurait croire jusqu’à quel point cette influence
le modifie dans son intelligence, sa manière
de voir, de sentir, de juger, et meme dans ses penchans.
En effet, la situation des individus dans la société,
quelle qu’elle soit, et par conséquent les circonstances
qui concernent leurs habitudes 3 leurs travaux, leur
état, leur fortune, leur naissance, leurs dignités,
leur pouvoir, etc., offrant une diversité presqu infinie
; il y en a aussi une si grande dans leurs qualités
particulières 3 qu’en considérant les extremes, on
trouve une différence immense entre un homme et
un autre. C’est à cette cause , amenée par la civilisation
, qu’est du ce défaut d unité qu on observe à
l’égard des individus de l’espèce humaine, quoique,
dans tous, le type général de l’organisation soit le
même.
Ainsi, l’on peut dire que , de tous les êtres intelligens
3 Xhomme est celui qui présente, parmi les individus
de son espèce :
Tantôt , sous le rapport de X intelligence, soit
l’être lé plus ignorant, le plus pauvre en idées , le
plus stupide , le plus grossier , le plus v il, et quelquefois
, même, se trouvant presqu’au-dessous de