
à tres-peu de moyens, par le défaut d’irritabilité des
parties, la nature n’a pu que modifier de plus en. plus
le tissu cellulaire de ces corps vivans, et le varier dè
toutes maniérés à l’intérieur ; mais sans jamais parvenir
à en transformer aucune portion en organe intérieur
particulier, capable de donner au végétal une
seule faculté étrangère à celles qui sont communes a
tous les corps vivans, et sans même pouvoir établir*
dans les différens végétaux, une accélération graduelle
du mouvement de leurs fluides, en un mot ^
un accroissement notable d’énergie vitale.
Pans les animaux, au contraire, l’on remarquera
que la nature, trouvant dans la contractilité dea
parties souples de oes êtres, de nombreux moyens,
a non-seulement modifié progressivement le tissu,
cellulaire, en accélérant de plus en plus, le mouve-?.
ment des fluides; mais, qu’elle a aussi composé pro-?,
gressivement l’organisation, en créant, l’un après
l’autre, différens organes intérieurs particuliers , les
modifiant selon le besoin de tous les cas , les eu-;
mulant de plus en plus dans chaque organisation
plus avancée , et amenant ainsi , dans différens animaux,
diverses facultés particulières , graduellement
plus nombreuses et plus éminentes.
Pour donner un exemple qui puisse montrer qu’il
ne s’agit point, à cet égard, d’une simple opinion ,
mais de l’existence d’un ordre de choses que l’obsecvation
atteste, je me bornerai à la citation suivante.
Exemple : Accélération progressive du mouvement
des fluides dans les animaux, depuis les plus
imparfaits , jusques aux plus parfaits.
On ne saurait douter que, dans les animaux les
plus imparfaits, tels que les infusoires et les polypes,
la vie ne soit dans sa plus faible énergie, à l’égard
des mouvemens intérieurs qui la constituent ; et que
les fluides propres qui sont mis en mouvement dans
le frêle tissu cellulaire de ces animaux , ne s’y déplacent
qu’avec une lenteur extrême, qui les rend
incapables de s’y frayer des canaux. Aussi, leur tissu
cellulaire n’en offre-t-il aucun. Dans ces animaux,
de faibles mouvemens vitaux suffisent seulement à
leur transpiration, aux absorptions des matières dont
ils se nourrissent, et a l’imbibition lente de ces matières
fluides.
Dans les radiaires mollasses qui viennent ensuite,
la nature ajoute un nouveau moyen pour accélérer
un peu plus le mouvement des fluides propres de
ces corps. Elle accroît l’étendue des organes de la
digestion, en ramifiant singulièrement le canal alimentaire
; elle perfectionne un peu plus le fluide
nourricier par l’influence d’un système respiratoire
nouvellement établi ; e t , à l’aide d’un mouvement
constant et réglé, que les excitations du dehors produisent
dans tout le corps de l’animal, elle hâte