
gation, ces molécules, n’ayant point de bornes, et
n’opérant aucune modification de l’espèce dans leurs
variations j
2. ° En ce qu’ils n’ont point tous un même genre
d’origine ; les uns s’étant formés par l’apposition de
molécules déposées successivement à l’extérieur , et
les autres ayant été produits, soit par des décompositions
partielles ou des altérations de certains
corps, soit par des combinaisons que des matières
diverses et en contact ont été exposées à former ;
3. ° En ce qu’ils n’ont point un tissu cellulaire
servant de base à une organisation intérieure j mais
seulement une structure, un état quelconque d’ag-
grégation ou de réunion de leurs molécules ;
4-° En ce qu’ils n’ont aucun besoin à satisfaire
pour leur conservation ;
5. ° En ce qu’ils n’ont point de facultés, mais
seulement des propriétés j
6. ° En ce qu’ils n’ont point de terme assigné à la
durée d’existence des individus, leur fin, comme
leur origine , étant indéterminée, et tenant à des
circonstances fortuites ou accidentelles j
n.° En ce qu’ils n’ont aucun développement à
opérer en eux , qu’ils ne forment point eux-mêmes
leur propre substance, et que ceux qui éprouvent
des mouvemens dans leurs parties, ne les acquièrent
qu accidentellement, et ne les reçoivent jamais par
excitation,*
8.° Enfin , en ce qu’ils ne sont point assujétis à des
pertes nécessaires ; qu’ils ne sauraient réparer eux-
mêmes les altérations que des causes fortuites peuvent
leur faire éprouver • qu’ils ne sont point essentiellement
forcés à une succession graduelle de change-
mens d’etat j qu’ils n’offrent, dans leur aspect, ni les
traits de la jeunesse, ni ceux de la vieillesse ; en un
mot, que ne possédant point la vie , ils n’ont point
de mort à subir.
Tels sont les caractères essentiels des corps inorganiques
, de ces corps dont la nature et l’individualité
de l’espèce ne résident absolument que dans la
molécule intégrante qui les constitue, et dont aueun
individu ne saurait en lui-même posséder la vie,
parce qu’il est impossible qu’une molécule intégrante
puisse offrir le phénomène de la vie sans être détruite
dans l’instant même ; enfin , de ces corps qui,
par la réunion de leurs molécules, peuvent former
des masses diverses dans lesquelles la vie peut exister
, mais seulement dans le cas où elles ont pu être
organisées , et recevoir dans leur intérieur l’ordre et
l’état de choses qui permettent les mouvemens vitaux
et les changemens qu’ils exécutent.
En effet , la vie , dans un corps , consistant
comme je le prouverai, en une suite de mouvemens
qui amènent dans ce corps une suite de changemens
forcés, la nature ne saurait l’instituer dans une molécule
intégrante quelconque, sans détruire aussitôt