
réellement le propre de tous les «animaux , c’est-a-
dire, si le sentiment, dont on a fait l’un des caractères
distinctifs des animaux dans la définition qu on en
donne, ce' qui se trouve copié dans tous les ouvrages
et répété partout, leur est véritablement général
; ou , si ce n’est pas une faculté particulière à
certains d’entr’eux, comme l’est celle de mouvoir
volontairement leurs parties.
Il n’est aucun physiologiste qui ne saehe tres-
bien que, sans l’influence d’un système nerveux , le
sentiment ne saurait être produit. C’est une condition
de rigueur ; et l’on sait meme que ceux des
nerfs qui fournissent à certaines parties la faculté de
sentir, cessent aussitôt, par leur lésion, d’y entretenir
cette faculté. C’est donc un fait positif que le
sentiment est un phénomène organique ; qu’aucune
matière quelcohque n’a en elle-même la faculté de
sentir (Phil. zool., vol. 2 , p. *52); et qu’énfin , ce
n’est que par le moyen des nerfs que le phénomène du
sentiment peut se produire. Il résulte de ces vérités
que personne actuellement ne saurait contester,
qu’un animal qui n’aurait point de nerfs ne saurait
sentir. ■ : - ; J ■ 1 ' l o , ** *''
J’ajouterai maintenant, comme seconde condition,
que le système nerveux doit être déjà assez avancé
dans sa composition pour pouvoir donner lieu au
phénomène du sentiment; car, je puis prouver que,
pour sentir, il-ne suffit point à un animal d’avoir
des nerfs • mais qu’il faut, en outre, que son système
nerveux soit assez avancé dans sa composition pour
que le phénomène de la sensation puisse se produire
en lui.
Ainsi, pour que le sentiment soit une faculté générale
aux animaux, il faut nécessairement que le
système nerveux, qui seul y peut donner lieu, soit
commun a tous sans exception ; qu’il fasse partie de
tous les systèmes d’organisation que l’on observe
parmi eux ; que partout il y puisse exécuter ses fonctions
; et que la plus simple des organisations animales
soit cependant munie, non-seulement de nerfs,
mais, en outre, de l’appareil nerveux propre à produire
le sentiment, tel que celui qui se compose,
au moins, d’un centre de rapport auquel se rendent
les nerfs qui peuvent causer la sensation. Or, ce n’est
point là du tout ce que la nature a exécuté à l’égard
de tous les animaux connus; et ce n’est pas là non
plus ce que les faits observés confirment.
Dans les plus simples et les plus imparfaits des
'végétaux, la nature n a établi que la vie végétale ;
elle n’a pu modifier le tissu cellulaire de ces corps,
et y tracer différentes sortes de canaux.
De meme, dans, les animaux les plus imparfaits
et les plus simples en organisation, elle n’a établi
que la vie animale, c’est-à-dire, que l’ordre de choses
essentiel pour la faire exister; aussi, dans les corps,
gélatineux et presque sans consistance qui lui suffi