qui font partie du système général, et qui, néanmoins,
sont indépendant les uns des autres..
Dans les insectes, l’on trouve généralement un
système nerveux ; l’on en observe un, pareillement,
dans tous les mammifères. Mais, le système nerveux
des premiers est sans doute bien moins composé que
celui des seconds ; et si l’on a trouvé des nerfs et
quelques ganglions dans certaines radiaires échino-
dermeSjil n en est pas moins nullement douteux que
le système nerveux de ces dermeres ne soit inferieur
en composition et en facultés à celui des insectes.
Effectivement, j’ai fait voir que les nerfs qui servent
'a l’excitation des mouvemens musculaires, ainsi
que ceux qui sont employés à favoriser les diverses
fonctions des viscères, ne sont et ne peuvent être
ceux qui servent à la production du sentiment ;
puisqu’on peut éprouver une sensation sans qu’il en
résulte un mouvement musculaire ; et que l’on peut
faire entrer differens muscles en action, sans qu’il
en résulte aucune sensation pour l’individu. Ces faits
bien connus sont décisifs, et méritent d’être considérés.
Ils montrent déjà qu’il y a des facultés indépendantes
, et que les systèmes d’organes qui les
donnent, le sont pareillement.
D’ailleurs, comme il n’est plus possible de douter
que l’influence nerveuse ne s’exécute autrement
qu’à l’aide d’un fluide subtil mis subitement en mouvement,
et auquel on a donné le nom àe fluide nerveux
(1); il est évident que, dans toute sensation,
le fluide nerveux se meut du point affecté vers un
centre de rapporttandis que, dans toute influence
qui met un muscle en action, ou qui anime les organes
dans l’exécution de leurs fonctions, ce même
fluide nerveux, alors excitateur, se meut dans un
sens contrairej particularité qui en annonce déjà une
dans la nature même de l’organe qui n’a qu’une seule
manière d’agir.
Le sentiment et le mouvement musculaire sont
donc deux phénomènes distincts et très-particuliers,
puisque , outre qu’ils sont très-différens, leurs causes 1
( 1 ) « Jamais, ai-je entendu dire , je n’admettrai l’existence
d’un fluide que je n’ài point vu , et que je sais que personne
n’est parvenu à voir. A la vérité , les phénomènes
cités 'a l’égard des animaux, se passent comme si le fluide
dont il s’agit existait, et y donnait lieu; mais cela ne suffit
pas pour nous faire reconnaître son existence. »
Que de vérités importantes auxquelles nous pouvons parvenir
par une multitude d’inductions qui les attestent, et
qu’il faudrait rejeter, si l’on en exigeait dés preuves directes
que trop souvent la nature a mises hors de notre
pouvoir ! Les physiciens ne reconnaissent-ils pas l’existence
du Jlu id e magnétique ? et s’ils refusaient de l’admettre,
parce qu’ils ne l’ont jamais v u , que penser des phénomènes
de l’a im a n t , de ceux de la boussole, etc. ? Connaît-
on ce fluide autrement que par ses effets ? Et n’en con-
nait-on pas bien d’autres que cependant l’on n’a jamais pu
voir P