Principaux penchons de /’homme, rapportés
à leur source, donnant naissance
a ses passions lorsqu’il s ’y abandonne,
et devant servir de base à /’analyse à
faire de tous ceux qu on observe en lui.
U homme., comme tous les autres êtres sensibles,
jouissant d’un sentiment intérieur qui, par les émotions
qu’il peut éprouver, le fait agir immédiatement
et machinalement, c’est-à-dire, sans la participation
de sa pensée, a aussi reçu de la nature, par cette
voie, un penchant impérieux qui est la source de
tous ceux auxquels on le voit, en général, assujéti.
Ce sentiment interne qui l’entraîne sans qu’il s’en
aperçoive, est :
Le penchant à la conservation.
Le penchant a la conservation de son être est,
pour tout individu doué du sentiment de son existence,
le plus puissant, le plus général et le moins susceptible
de s’altérer.Or, ce penchant én produit quatre
autres qui sont pareillement communs à tous les individus
de l’espèce humaine, qui agissent comme lui
sans discontinuité, et qui subissent le moins de
changemens dans le cours de la vie. Mais, ceux-ci
donnent lieu à une énorme diversité de penchans particuliers,
subordonnés les uns aux autres, et dont
l’enchaînement hiérarchique, dans 1 homme, est si
difficile à saisir. Le penchant a la conservation dont
il s’agit, ne saurait nous nuire en rien par lui-même ;
il ne peut, au contraire, que nous être utile. Ce
n’est qu’à l’égard de ceux qu’il fait naître en nous,
selon les circonstances -, que nous devons nous efforcer
de reconnaître, parmi ces derniers, ceux qui
peuvent nous entraîner à des écarts nuisibles à nos
Vrais intérêts, et tâcher de les maîtriser, et de les
diriger vers ce qui peut nous etre avantageux.
Il n’est pas d'un intérêt médiocre pour nous , de
considérer que le penchant a la conservation, auquel
tout homme est assujéti , produit immédiatement et
entretient en lui, en tout tems , quatre sentimens internes
, très-puissans, c’est-a-dire, quatre penchans
secondaires qui le dominent sans qu’il s’en aperçoive,
et l’entraînent à son insu, dans presque toutes ses
actions, selon que les circonstances y sont favorables.
L 'homme n’a sur eux , par sa raison , que le pouvoir
d’en modérer les effets ou de les diriger vers ses véritables
intérêts, lorsqu’il parvient à les bien connaître.
Ces quatre sentimens internes ou penchans secondaires
, qui sont généraux pour tous les individus de
l’espèce humaine , sont :
I U n e tendance vérs le bien-être ;
2.0 L’amour de soi-même ;