de leur changement, et que notre histoire et nos
observations écrites ne remontent qu’à des dates trop
peu reculees pour nous convaincre de notre erreur.
Cependant, nous ne manquons pas de faits positifs
qui 1 indiquent ; et comme ce n’est pas ici le lieu de
les rappeler, je me bornerai à l’exposition de mon
sentiment; savoir:
Que tout change sans cesse à la surface de notre
globe, quoiqu avec une lenteur extrême par rapport
à nous; et que les changemens qui Æ exécutent,
exposent nécessairement les races des végétaux et des
animaux a en éprouver elles-mêmes qui contribuent
à les diversifier sans discontinuité réelle.
Que l’on veuille examiner le chapitre Y I I de la I .r8
partie de ma Philosophie zoologique (vol. i,p . 218.)
où je considéré l’influence des circonstances sur les
actions et les habitudes des animaux, et ensuite celle
des actions et des habitudes de ces corps vivans ,
comme causes qui modifient leur organisation et
leurs parties; on sentira probablement que j’ai été
très - autorisé , non - seulement à reconnaître les
causes influente^ que j’y indique, mais en outre à
assurer :
Que, si les formes des parties des animaux, comparées
aux usages de ces parties, sont toujours parfaitement
en rapport, ce qui est certain, il n’est pas vrai
que ce soient les formes des parties qui en ont amené
l’emploi, comme le disent les zoologistes, mais
qu’il l’est, au contraire, que ce sont les besoins d’action
qui ont fait naître les parties qui y sont propres,
et que ce sont les usages de ces parties qui les ont
développées et qui les ont mises en rapportavec leurs
fonctions.
Pour que ce soient les formes des parties qui en
aient amené 1 emploi, il eut fallu que la nature fût
sans pouvoir, qu’elle fût incapable de produire aucun
acte, aucun changement dans les corps, et que les
parties des différens animaux, toutes créées primitivement,
ainsi qu’eux-mêmes, offrissent dès lors
autant de formes que la diversité des circonstances
dans lesquelles les animaux ont a vivre, l’eût exi^é"
il eut fallu surtout que ces circonstances ne variassent
jamais, et que' les parties de chaque animal fussent
toutes dans le même cas.
Rien de tout cela n’est fondé ; rien n’y est conforme
a 1 observation des faits, aux moyens qu’a employés
la nature pour faire exister ses nombreuses productions.
Aussi, je suis très-convaincu que les races, auxquelles
on a donné le nom d'espèces, n’ont, .dans
leurs caractères, qu’une constance bornée ou temporaire,
et qu’il n’y a aucune espèce qui soit d’une
constance absolue. Sans doute, elles subsisteront
les mêmes dans les lieux quelles habitent tant
que les circonstances qui les concernent ne change