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DEUXIÈME PARTIE,
De l existence d’une progression dans la
composition de l’organisation des animaux,
ainsi que dans le nombre et l éminence
des facultés qu’ils en obtiennent*
I l s’agit maintenant de constater l’existence d’utt
fait qui mérite toute l’attention de ceux qui étudient
la nature dans les animaux ; d’un fait entrevu depuis
bien des siècles , jamais parfaitement saisi, toujours
exagéré et dénaturé dans son exposition ; d’un fait,
en un mot, dont on s’est servi pour étayer des suppositions
entièrement imaginaires.
Ce fait, le plus important de tous ceux qu’on ait
remarqués dans l’observation des corps vivans, consiste
dans l’existence d’une composition progressive
de l’organisation des animaux, ainsr-que d’un accroissement
proportionné du nombre et de l’éminence
des facultés de ces êtres.
Effectivement, si l’on parcourt, d’une extrémité
à l’autre, la série des animaux connus, distribués
d’après leurs rapports naturels, et en commençant
par les plus imparfaits; et si l’on s’élève ainsi, de
classe en classe, depuis les infusoires qui commencent
cette série, jusqu’aux mammifères qui la terminent,
on trouvera, en considérant l’état de l’organisation
desdifférens animaux, des preuves incontestables
d’une composition progressive de leurs organisations
diverses, et d’un accroissement proportionné
dans le nombre et l’éminence des facultés qu’ils en
obtiennent; enfin, l’on sera convaincu que la réalité
de la progression dont il s’agit, est maintenant un fait
observé et non un acte de raisonnement.
Depuis que j’ai mis ce fait en évidence, on a
supposé que j’entendais parler de l’existence d’une
chaîne non interrompue que formeraient, du plus
simple au plus composé, tous les êtres vivans, en
tenant les uns aux autres par des caractères qui les
lieraient et se nuanceraient progressivement ; tandis
que j’ai établi une distinction positive entre les végétaux
et les animaux, et que j’ai montré que, quand
même les végétaux sembleraient se lier aux animaux
par quelque point de leur série, au lieu de former
ensemble une chaîne ou une échelle graduée, ils
présenteraient toujours deux branches séparées, très-
distinctes , et seulement rapprochées à leur base,
sous le rapport de la simplicité d’organisation des
êtres qui s’y trouvent. On a même supposé que je
voulais parler d’une chaîne existante entre tous les
Tome I . 9