tion les organes déjà existans, ou y fait des efforts
pour la formation de ceux qui n’y existeraient pas
et qu’un besoin soutenu rendrait alors nécessaires ;
j’eusse conçu des doutes sur la réalité de la loi que je
viens d’indiquer.
Mais , quoiqu’il soit très-difficile de constater cette
loi par l’observation, je ne conserve aucun doute
sur le fondement que je lui attribue, la nécessité de
son existence étant entraînée par celle de la troisième
loi qui est maintenant très-prouvée.
Je conçois, par exemple, qu’un mollusque gas-
téropode qui, en se traînant, éprouve le besoin de
palper les corps qui sont devant lu i, fait des efforts
pour toucher ces corps avec quelques-uns des points
antérieurs de sa tête, et y envoie à tout moment des
masses de fluide nerveux, ainsi que d’autres liquides;
je conçois, dis-je, qu’il doit résulter de
ces affluences réitérées vers les points en question,
quelles étendront peu-à-peu les nerfs qui aboutissent
à ces points. Or, comme dans les mêmes circonstan-»
ces, d’autres fluides de l’animal affluent aussi dans
les mêmes lieux, et surtout parmi eux , des. fluides
nourriciers, il doit s’ensuivre que deux ou quatre
tentacules naîtront et se formeront insensiblement,
dans ces circonstances, sur des points dont il s’agit.
C’est sans doute ce qui est arrivé a toutes les races de
gastéropodes, à qui des besoins ont fait prendre l’habitude
de palper les corps avec des parties de leur tête.
Mais., s’il se trouve, parmi les gastéropodes , des
races qui, par les circonstances qui concernent leur
maniéré dJêtre et de vivre, n’éprouvent point de
semblables besoins ; alors leur tête reste privée de
tentacules ; elle a même peu de saillie, peu d’apparence;
et c est effectivement ce qui a lieu à l’égard
des bullees , des bules, des oscabrions, etc.
Sans m arrêter à des applications particulières,
pour faire apercevoir le fondement de cette deuxième
loi, applications que je pourrais multiplier considé-
rablemept % je me bornerai à la soumettre à la méditation
de ceux qui suivent attentivement les procédés
de la nature a 1 egard des phenomenes de l’organisation
animale.
Indiquons maintenant la troisième des lois qu’emploie
la nature pour composer et varier l’organisation
; la voici :
Troisième loi : Le développement des organes et
leur force Æaction sont constamment en raison de
l ’emploi de ces organes.
Il ne s’agit point ici d’une supposition, d’une
présomption quelconque ; la loi que je viens de citer
est positive, constatée par l’observation , et s’appuie
sur quantité de faits connus, qui peuvent servir
à en démontrer le fondement.
Au heu de la réduire à sa plus simple expression
comme ic i, je l’ai présentée, dans ma Philosophie