
donc un véritable produit de celui à la conservation.
Maintenant, pour éclaircir le sujet intéressant que
je traite, je rappellerai ce que j’ai déjà établi; savoir
: qu’il y a différens degrés dans la composition
de 1’ organisation des animaux, ainsi que dans le nombre
et l’éminence dé leurs facultés f et qu’il existe à
l’égard de ces facultés, une véritable hiérarchie.
Cela étant, je dis qu’il est facile de concevoir :
i.° Que les animaux assez imparfaits pour ne pas
posséder la faculté de sentir, n’ont aucun penchant
en eux-mêmes, soit à la conservation, soit à la
propagation, et que la nature les conserve , les multiplie
et lès fait agir par des causes qui ne sont point
en eux ;
2.0 Que les animaux qui sont bornés à ne
posséder que le sentiment, sans avoir aucune faculté
d’intelligence, sont réduits à fuir la douleur
sans la craindre, et n’agissent alors que pour se
soustraire au mal-être lorsqu’ils l’éprouvent y
3. ° Que les animaux qui jouissent à-la-fois de la
faculté de sentir, et de celle de formef des actes
d'intelligence-, non-seulement fuient la douleur et
le mal-être, mais, en outre, qu’ils lès craignent,’
4. ° Que X homme, considéré seulement dans les
phénomènes que l’organisation produit en lui, non-
seulement fuit et craint la douleur, ainsi que Je malêtre
, mais, en outre, qu’il redôute la mort; parce
qu’il est très-probable qu’il est le Seul être intelligent
qui l’ait remarquée, et qui, conséquemment, la connaisse.
Les choses me paraissant être ainsi, voici les distinctions
que je crois pouvoir établir à l’égard dé la
source des actions des différens animaux, et de celle
des penchans observés dans un grand nombre de ces
êtres.
Animaux apathiques.
Dans les animaux apathiques, c’est-à-dire, dans
les animaux qui ne jouissent point du sentiment, il
n’y a aucun penchant réel, pas même celui à la conservation.
Tout penchant est nécessairement le produit dun
sentiment intérieur. Or, ne jouissant point de ce
sentiment, aucun penchant ne saurait se manifester
en eux.
Ces animaux possèdent seulement la vie animale ,
ainsi que des habitudes de mouvemens et d’actions
qu’ils tiennent d’excitations extérieures. Enfin , les
habitudes, les mouVemens et les actions ne sont variés
, dans ces différens animaux, que parce que les
fluides étrangers qui excitent en eux la vie et les
mouvemens , se sont frayés des routes diverses dans
leur intérieur, conformément à l’état de leur organisation
et à celui de la conformation particulière de
leurs corps,