en question , ce corps en reçoit aussitôt une faculté
absorbante, qui le inet dans le cas de se pourvoir
de fluides liquides qu'il s’approprie du dehors, et
dont les masses remplissent ses utricules;
Dans cet état de choses , l’on sent que bientôt la
continuité d’action des fluides subtils et expansifs
environnans, forcera le liquide des utricules à se
déplacer, à s’ouvrir des passages à travers les faibles
parois de ces utricules, enfin, à subir des moüve-
mens continuels , susceptibles de varier en vitesse
et en direction, selon les circonstances.
Ainsi donc > 'voilà le petit corps gélatineux que
nous considérons, véritablement organisé ; le voilà
composé de parties concrètes contenantes, formant
un tissu cellulaire très-délicat, et de fluide propre
contenu, que des excitations du dehors , toujours
renouvelées , mettent sans cesse en mouvement ; en
un m o t, le voilà doué de mouvemens vitaux.
C’est ainsi, probablement, que l’organisation fut
commencée dans les générations dites spontanées que
la nature sait produire. Elle ne put l’être qu’à la
faveur des petits corps gélatineux dont je viens de
parler ; et en effet, c’est uniquement dans de semblables
corps qu’on observe les organisations les
plus simples. Ces mêmes petits corps furent donc
transformés en corps vivans, dès que les interstices
de leurs molécules purent être aggrandis, et que
leurs molécules les plus agglutinées purent consutuer
des parties concrètes cellulaires , Capables de
contenir des fluides susceptibles d’être mis en mouvement
dans leurs petites cavités. Dès lors, ces petits
corps transpirèrent et firent des pertes ; mais
dès lors aussi, ils devinrent absorbans ; et se nourrirent
et se développèrent par des additions internes
de particules qui purent s’y fixer.
Les mouvemens excités dans le fluide propre des
petits corps gélatineux dont je viens de parler, constituent
des lors en eux ce qu/on nomme la vie ;
car ils les animent, les mettent dans le cas de transpirer
, d’absorber par leurs pores ce qui peut réparer
leurs pertes * de s’étendre, c’est-a-dire, de
s’accroître jusqu’à un certain point , enfin, de sé
multiplier ou se reproduire ; ce qui s’exécute par
des scissions ou des divisions de ces corps.
Toutes ces opérations n’exigent, ni travail, ni
cbangemens notables dans les matériaux employés.
Les moyens les plus simples, les seuls que la nature
ait alors à sa disposition, lui suffisent.
L assimilation se borne a employer celles des particules
absorbées , dont la composition chimique est
analogue à celle de la substance très-peu composée
de ces frêles corps.
L ’extension ou l’accroissement de ces petits corps
^execute par les suites mêmes des forces de la vie,
forces qui résultent des mouvemens excités. Cette
extension est bornée par la nécessité de ne pouvoir
Tome ƒ.