été le sujet, ne pouvait guère s’appliquer qu’a elle-
même, on en déduisit des principes généraux pour
la physiologie, et, en outre, plusieurs conséquences
relatives à des facultés du premier ordre, que l’on
étendit 'a tous les animaux en général.
On négligea de considérer que, toute faculté étant
essentiellement dépendante de l’organisation qui y
donne lieu, de grandes différences entre des organisations
comparées devaient non - seulement en
produire aussi de grandes dans les facultés, mais ,
en outre, quelles pouvaient mettre un terme aux
facultés qui, pour se produire, exigent un ordre de
choses que certaines de ces différences ont pu
anéantir.
Ainsi, sans égard pour ces vérités positives, les
conséquences dont je parle, et qu’on appliqua généralement
a tous les animaux , furent admises a
constituer les bases d’une théorie, d’après laquelle
les études zoologiques furent dirigées et le sont encore^
Tel était l’état des choses en zoologie, lorsque mon
devoir de professeur m’obligea d’exposer, dans la
démonstration des animaux sans vertebres, tout ce
qu’il importe de faire connaître à l’égard de ces animaux
b d’indiquer ce que l’observation nous a appris
sur la diversité* de leurs races, sur celle de leurs
formes et de leurs caractères , sur celle encore de
leur organisation et de leurs facultés; en un mot, de
INTRODUCTION. 5
montrer comment les principes admis peuvent s’appliquer
aux faits d’observation que nous ont offerts
quantité de ces animaux.
A la vérité, dans tout ce qui tient à l’art des distinctions,
je ne rencontrai d’autres difficultés que
celles que l’étude et l’observation des objets peuvent
facilement résoudre.
Mais, lorsque je voulus appliquer a ces animaux
les principes admis en théorie générale; lorsque j’essayai
de reconnaître dans leurs facultés réelles, celles
que les principes en question leur attribuaient ; enfin,
lorsque je cherchai à trouver, dans ces facultés attribuées,
les rapports parfaits qui doivent exister entre
les organes et les facultés qu’ils produisent, les difficultés
pour moi furent partout insurmontables.
Plus, en effet, j’étudie les animaux; plus je considère
les faits d’organisation qu’ils nous offrent, les
changemens que subissent leurs organes et leurs facultés
, tant par les suites du cours de la vie, que
de la part des mutations qu’ils peuvent éprouver dans
leurs habitudes; plus, enfin, j’approfondis tout ce
qu’ils doivent aux circonstances dans lesquelles chaque
race s’est rencontrée ; plus, aussi, je sens
l’impossibilité d’accorder les faits observés avec la
théorie admise, en un mot, plus les principes que
je suis contraint de reconnaître s’éloignent de ceux
que l’on enseigne ailleurs.
Que faire dans cet état de choses? Pouvais-je me