
saient mouvoir , et que , dès ce moment, la vie
n’existe plus en lui.
Cette différence de l’arbre vivant d’avec l ’arbre
mort, encore sur pied, et que les fluides subtils
ambians ne sauraient plus vivifier, quoiqu’ils existent
toujours, s’accorde avec l’observation et avec
tous les faits connus. L ’orgasme étant détruit, soit
dans telle branche de cet arbre, soit dans toutes ses
parties, la vie ne saurait plus se manifester dans les
parties qui l’ont perdue.
L orgasme que possèdent les végétaux vivans, et
qui leur donne à tous leur faculté absorbante, suffit
donc pour les faire vivre. Il les met dans le cas de
se passer de la faculté d’étre ii'ritables ; faculté que
la composition chimique de leurs parties ne leur permet
point de posséder.
Ainsi, les végétaux ne sont point irritables, ne
jouissent point du sentiment, et ne sauraient se mouvoir.
On est même fondé à dire que , quelle que
soit la puissance de la nature, et quelque temps
qu’elle accorde à l’organisation qui tend toujours à
se composer, le propre des végétaux est tel, que
jamais la nature ne pourra leur donner, ni la faculté
de se mouvoir eux-mêmes, ni celle de sentir,
ni, à plus forte raison, celle de se former des idées,
de les employer pour comparer les objets, pour
juger, pour discerner ce qui leur convient, etc. Ils
resteront à jamais dans une infériorité de phénomènes
organiques qui les distinguera toujours éminemment
des animaux.
Examinons actuellement les caractères essentiels
de ces derniers, et nous les opposerons à ceux des
végétaux, afin d’en apercevoir les grandes difïe—
rences.