
algues , des champignons , des lichens, et autres
végétaux aussi très-imparfaits , ce ne peut être que
sous le rapport d’une grande simplicité d’organisation
de part et d’autre.
Or, la nature suivant partout une meme marche,
et étant partout encore assujétie aux mêmes lois ,
il est évident que, si, pour former les végétaux et
les animaux, elle a travaillé, d’un côté, sur des
matériaux d’une nature particulière, et de l’autre ,
sur des matériaux dont la composition chimique était
différente, ses produits sur les premiers n’ont pu
être les mêmes que ceux qu’elle a pu faire exister
dans les seconds. C’est ce qui est effectivement arrivé;
car, très-bornée dans ses moyens, relativement
aux végétaux, la nature n’a pu établir en eux Virritabilité
, e t , par cette privation, ces corps yivans
sont restés dans une grande infériorité de phénomènes
comparativement aux animaux. Enfin, comme
la nature a commencé en même temps les uns et les
autres, ils ne forment point une chaîne unique,
mais deux branches séparées à leur origine, où elles
n’ont de rapports que par la simplicité d’organisation
des uns et des autres. Voilà ce qu’attesteront toujours
l’observation de ces deux sortes de corps vi-
vans, et l’étude de la nature.
Maintenant que nous connaissons Y animal, que
nous pouvons même distinguer le plus imparfait des
animaux du végétal le plus simple en organisation ;
nous avons, à l’égard des premiers , quantité d objets
très-importans a considérer, si nous voulons
réellement les connaître.
D’abord, quoiqu’il soit prouvé qu’il n’y ait point
de chaîne réelle entre toutes les productions de la
nature, qu’il n’y en ait même point entre tous les
corps vivans , puisque les végétaux ne sauraient se
lier aux animaux par une véritable nuance, pour
montrer l’unité du plan qu’a suivi la nature, dans
la formation des animaux , je vais constater, dans
la seconde partie, l’existence d’une progression dans
la composition de l’organisation des animaux, ainsi
que dans le nombre et l’éminence des facultés qu ils
en obtiennent.