animale où chacun d’eux commence, on doit, néanmoins,
être assuré que chaque système d’organes particulier
a réellement dans l’échelle un point d’origine,
c est-à-dire, de première ébauche; il y a même quelques
uns de ces systèmes dont le commencement
paraît assez bien déterminé.
Ainsi, le système d’organes particulier qui effectue
la digestion, paraît rie commencer qu’avec les polypes
; celui qui sert a la respiration ne commence à
exister que dans les radiaires ; célui qui donne lieu
au mouvement musculaire n’offre son origine, avec
quelques vestiges de nerfs, que dans les radiaires
échinodermes ; celui de la fécondation sexuelle paraît
offrir sa première ébauche vers la fin des vers,
et se montre ensuite parfaitement distinct dans les
insectes et les animaux des classes suivantes ; celui qui
est assez compliqué pour produire le. phénomène du
sentiment, ne commence a se manifester clairement
que dans les insectes ; celui qui effectue une véritable
circulation paraît ne commencer réellement que dans
les arachnides ; enfin, celui qui donne lieu à la formation
des idées , et aux opérations qui s’exécutent
entre ces idées, paraissant n’appartenir qu’au plan dés
animaux vertébrés, ne commence très-probablement
qu’avec les poissons.
Qu’il y ait quelques rectifications à faire dans ces
determinations, il n’en est pas moins vrai que ces
mêmes rectifications ne peuvent altérer nulle part le
principe des points particuliers de l’échelle animale
où commence chaque système d’organes, ainsi que
les facultés ou les avantages qu’il donne aux animaux
qui le possèdent.
Partout même où une limite quelconque ne peut
être positivement fixée , l’arbitraire de l’opinion fait
bientôt varier le sentiment à son égard.
Par exemple, M. Le Gallois, d’après différentes
expériences qu’il a faites sur des mammifères mutilés
pendant leur vie, prétend que le principe du sentiment
existe seulement dans la moelle épinière, et non
dans la base du cerveau ; il prétend même qu’il y a
autant de centres de sensation bien distincts, qu’on
a fait de segmens à cette moelle, ou qu’il y a de portions
de cette moelle qui envoient des nerfs au tronc.
Ainsi, au lieu d’une uriité de foyer pour le sentiment,
il y en aurait un grand nombre, selon cet auteur.
Mais, doit-on toujours regarder comme positives
les conséquences qu’un observateur a tirées des faits
qu’il a découverts ; et ne convient-il pas d’examiner
auparavant, soit sa manière de raisonner , soit les
bases mêmes sur lesquelles il se fonde ?
D’une part, je vois que M. Le Gallois juge presque
toujours de la sensibilité par des mouvemens excités
qu’il aperçoit ; en sorte qu’il prend des effets de
Y irritabilité pour des témoignages de sensations
éprouvées ; et de l’autre part, je remarque qu’il ne
distingue point, parmi les puissances nerveuses, celle