
PREMIÈRE PARTIE.
Des caractères essentiels des animaux ,
comparés à ceux des autres corps de
notre globe.
J u s q u ’ i c i , j’ai essayé de faire voir que le plan
général de nos études des animaux était fort imparfait
, et n’avait guère de valeur qu’à l’égard de nos
classifications, de nos distinctions d’especes , etc.
J’ai montré, effectivement, que ce plan n’embrassait
nullement les moyens de, nous procurer des
notions exactes de ce que sont réellement les animaux
, de ce qu’ils tiennent de la nature, de ce qu’ils
doivent aux circonstances, enfin, de la source et des
limites de leurs facultés ; en sorte qu’il est résulté du
plan borné de nos études zoologiques, qu’actuelle-
ment même nous ne sommes pas encore en état
d’attacher au mot animal, des idées claires, justes,
et circonscrites.
Pour fixer définitivement nos idées sur ce que sont
essentiellement les animaux > ainsi que sur les caractères
qui leur sont exclusivement propres, et pour
établir la véritable définition qu’il faut donner de ces
êtres, il m’a paru indispensable de comparer de nouveau
ces mêmes êtres à tous cçux de notre globe qui
ne sont point doués de la vie, et ensuite à ceux des
corps vivans qui ne font point partie du règne animal,
afin de déterminer les limites positives qui séparent
ces différens êtres.
Bien des personnes pourront regarder comme superflues
les nouvelles déterminations des coupes
primaires, parmi les productions de la nature , dont
j’entends faire ici l’exposition , supposant que celles
que l’on a établies sont suffisamment bonnes , assez
connues , et qu’aucune rectification ne leur est nécessaire.
J’aurai cependant occasion de montrer les
incertitudes que les distinctions primaires dont il
s agit n ont pas détruites , en citant les écarts évidens
auxquels elles ont donné lieu, même dans nos temps
modernes.
Ainsi, reprenant, dans ses fondemens mêmes,
l’édifice entier de nos distinctions des corps naturels,
je vais considérer d’abord ce que sont essentiellement
les corps incapables de vivre ; j’examinerai ensuite
ce qui constitue positivement les corps doués
de la vie, et quelles sont les conditions que l’existence
et la conservation de la faculté de vivre exigent
en eux. De là, passant à l’examen des végétaux en