1 0 0 introduction.
Yhedjrsarum grrans, soit de la plication subite des
feuilles de la dionée, soit des détentes des étamines
du berberis, soit du redressement des fruits qui
succèdent à des fleurs pendantes, soit, enfin , de
divers mouvemens observés dans les parties de certaines
fleurs , il n’y a • véritablement rien qui soit
comparable au phénomène de Y irritabilité animale,
et bien moins encore à celui du sentiment.
L’irritabilité, dit-on, n est qu’une modification de
la sensibilité : elle n’est pas une faculté spécialement
attribuée à l’animal ; elle est commune à tous les êtres
vivans. Il n’y a pas de doute que toutes les partiesbien
vivantes des animaux n’en soient douées ; mais les
végétaux nous donnent aussi des preuves qu’ils la
possèdent. L ’action de la lumière, de l’électricité, de
la chaleur, du froid, de la sécheresse, des acides,
des alkalis , du mouvement communiqué, etc., etc. ;
voilà autant de causes de l’irritabilité des végétaux ;
c’est à leurs effets qu’on doit rapporter l’épanouisser
ment de certaines fleurs à des heures marquées dans
le j our, le sommeil des plantes, la direction de leurs
tiges, la dissémination de leurs graines, les eschares
plus ou moins profonds que produisent la grêle, le
vent sec, etc. ; et cependant aucun de leurs organes
ne communique le mouvement qu’il éprouve à la
totalité de l’être qui y paraît sensible. Telle est la
manière dont on croit prouver que Y irritabilité est
une faculté commune aux plantes comme aux animaux!
On dit ailleurs : « Si les animaux montrent des
désirs dans la recherche de leur nourriture et du
discernement dans le choix qu’ils en font, ont voit
les racines dès plantes se diriger du côté où la terre
est plus abondante en sucs, chercher dans lés rochers
les moindres fentes où il peut y avoir un peu de
nourriture ; leurs feuilles et leurs branches se dirigent
soigneusement du coté où elles trouvent le plus d’air
et de lumière. Si on ploie une branche la tête en
bas, ses feuilles vont jusqu’à tordre leurs pédicules
pour se retrouver dans la situation la plus favorable
à l’exercice de leurs fonctions. Est-on sûr que cela
ait lieu sdinsconscience? r, ( Dictionnaire des Sciences
naturelles , au mot déjà cité. )
C’est ainsi: que, par la citation de faits précipitamment
et inconvenablement jugés, l’on introduit dans
les sciences des vues et* des principes dent il est ensuite
difficile de revenir, parce qu’ils ont une apparence
de fondement lorsqu’on ne les approfondit
pase t qu’on a l’habitude de les considérer sous ces
rapports.
Quant à moi, je ne vois dans aucun de ces faits
rien qui indique, dans le végétal qui les offre , une
conscience, un discernement, un choix; rien, enfin,
qui soit comparable au phénomène de Y irritabilité
animale, et encore moins à celui du sentiment.
Je sais, comme tout le monde, qu’à raison de
leurs diverses propriétés, les différens corps de la