
corps dont il s’agit font partie, dès l’instant même;
des corps qu’on nomme inorganiques , quoiqu’ils
offrent encore les restes dùme organisation qui a
existé complètement en eux ; et bientôt ils se trouvent
réduits à l’état des ’autres corps inorganiques.
Alors , en effet, leurs parties se décomposent progressivement,
se dénaturent, se séparent, et leurs
differens résidus ou produits, de plus en plus changés,
perdent peu-a-peu les traits de leur origine
qui devient graduellement méconnaissable. Enfin,
ces résidus changés concourent, avec les circonstances
, à la formation d’autres matières plus ou
moins composées , et vont augmenter la masse
des diverses sortes de minéraux et de matières
inorganiques, soit solides, soit liquides, soit gazeuses.
;
La différence qui existe entre un corps 'Vivant et
un corps inorganique , ne consiste donc réellement
qu’en ce que , dans le premier , l’état des parties
permet en lui la production du , phénomène de la
vie , qui n’a besoin que d’une cause excitante pour
avoir lieu ; tandis que, dans le second, ce phénomène
est impossible,, même malgré l’action de toute
cause excitante. _
Cette différence se retrouve encore en ce que,
dans le corps vivant, l’individualité réside dans un
ensemble de molécules intégrantes, diverses,* tandis
que, dans le corps inorganique, cette individualité
réside en entier dans chaque molécule intégrante
seule.
Cet état des parties , qui rend possible dans un
corps l’exécution des mouvemens vitaux , est si peu
déterminable, que l’homme ne saurait parvenir à l’imiter.
Aussi 1 analyse et la synthèse détruisent et reproduisent
à volonté plusieurs corps ou matières
inorganiques ; mais il est impossible à l’homme de
foi mer un corps vivant, ni une seule de ses parties.
Ce sont-la des faits positifs , des vérités qui n’ont
rien à redouter d’un examen approfondi. Je n’en expose
ici qu’une esquisse resserrée , mais elle est suffisante
pour nous diriger dans nos études.
En appendice de ce chapitre, disons un mot des
corps vivans composés.
Corps vivans composés•<
C est , sans doute, un fait bien étonnant et à
peine croyable que celui de l’existence de corps vivans,
composés d’individus réunis, qui adhèrent les
uns aux autres, et participent a une vie commune;
et cependant, quelqu’extraordinaire que ce fait nous
paraisse, on ne saurait maintenant le révoquer en
doute.
, 0n n eût Peilt-être jamais remarqué ce fait, s’il eût
été borné au règne végétal dans lequel il se trouve
Presque général , et où il est en quelque sorte
Tome T