
La raison de cette difficulté pourra facilement se
concevoir? si je montre qu’il n'es;t pas vrai que tous
les animaux soient doués de sentiment et de mou-
vdmdht volontaire. Alors, on sentira que cette définition
que l’on donne partout des animaux , est
une Erreur que les lumières actuelles doivent repoussé^;
et, pour s’en convaincre, il suffira de rassembler
et de considérer les faits connus que je citerai
dans le cours de cet ouvrage.
Si l’on en excepte les parties de l art dans les
sciences naturelles, parties qui consistent dans des
distinctions que l’on emploie à former des classes ,
des ordres , des genres et des espèces , je me crois
autorisé à dire qu’il n’y aura jamais rien de clair, rien
de positif en zoologie, tant que l’on continuera d’admettre
, pour circonscrire les animaux, la définition
citée ci-dessus ; tant que l’on méconnaîtra les rapports
constans qui se trouvent entre les systèmes
d’organes particuliers et les facultés que donnent
ces systèmes; en un mot_, tant que l’on ne considérera
pas certains principes fondamentaux sans lesquels
la théorie sera toujours arbitraire.
Aussi, tant que les choses subsisteront dans cet
état, on verra toujours en zoologie ce qui a lieu actuellement
; savoir : que celui qui en traite ou qui
l’enseigne ne saurait nous dire positivement ce que
c’est qu'un animal. Enfin, on aura un champ ouvert
aux hypothèses les plus singulières , comme
celles de dire que certains organes sont confondus
dans la substance irritable et sensible des animaux^
afin d’expliquer pourquoi ces organes ne se retrouvent
plus dans les plus imparfaits, lorsqu’on a besoin
de supposer qu’ils y existent encore et qu’ils y exécutent
leurs fonctions.
Ici , je devrais éclaircir toutes ces considérations
montrer l’inconvenance des préceptes admis, et prouver
qu’a l’égard de ceux que nous voulons leur substituer
, il ne s’agit point d’hypothèses nouvelles,
mais de vérités claires, évidentes, sur lesquelles les
observations ne peuvent autoriser le moindre doute,
lorsqu’on voudra les examiner.
Cependant, il importe avant tout de poser les
principes fondamentaux suivans , afin d empecher
tout arbitraire dans les conséquences que les faits
connus permettent de tirer.
Principes fondamentaux.
I.er Principe : Tout fait ou phénomène que 1 observation
peut faire connaître , e s t essentiellement
physique , et ne doit son existence ou sa
production qu’a des corps, où qu à des relations
entre des corps.
a.e Principe : Tout mouvement ou changement,
toute force agissante, et tout effet quelconque,
observés dans un corps, tiennent nécessaire