
santé, et qui ne ressemble nullement à aucun de
ceux qui ont été observés dans les plantes.
Mais , me dira-t-on , comment concevoir l’exis-*
tence de la vie dans un végétal, et par suite, la
possibilité des mouvemens vitaux, sans une cause
capable d’opérer et d’entretenir ces mouvemens ,
sans des parties réagissantes sur les fluides., en un
inot, sans l’irritabilité ?
A cela , je répondrai que l’existence de la vie, dans
le végétal comme dans l’animal, se concevra faci-r
lement et clairement, lorsqu’on aura égard aux conditions
que j’ai assignées pour que le phénomène
de la vie puisse se produire ; et ic i, sans Y irritabilité,
ces conditions s« trouvent remplies.
Un orgasme vital est essentiel à la conservation
de tout être vivant ; il fait partie de Y état (le choses
que j’ai dit devoir exister dans un corps pour qu’il
puisse posséder la vie , et pour que ses mouvemens
vitaux puissent s’exécuter. O r , cet orgasme, quoique
commun à tout corps vivant, ne montre , dans
les végétaux , qu’un fait peu remarquable et qui n’a
point attiré notre attention ; tandis qu’il offre, dans
les animaux , un phénomène singulier , et qui.n’a
point jusqu’à présent été expliqué.
En effet, ce même orgasme, qui a lieu dans tous
les points des parties souples de tout végétal vivant,
ne produit, dans les points de ces parties souples,
qu’une tension particulière, qu’une espèce d’éréthisme
; au lieu que dans les parties souples et non
médullaires de tout animal, il y constitue le phénomène
de Y irritabilité. De part et d’autre, la composition
chimique des parties concrètes de ces corps
vivans , donne lieu à la différence entre ces deux
sortes d’orgasme.
L ’espèce de tension ou d’éréthisme de tous les
points des parties souples des végétaux vivans, est
facile à apercevoir lorsqu’on y donne de 1 attention,
et surtout lorsque l’on compare une plante morte
et encore en place avec un autre individu de la meme
espèce qui jouit de la vie.
Or , cette tension des points des parties souples
de la plante vivante est probablement le produit de
fluides élastiques qui se dégagent sans cesse du végétal,
y subsistent quelque temps avant de s en exhaler
, et mettent ce corps , par leur formation et leur
exhalation successives, dans le cas de pouvoir absorber
les fluides du dehors.
L ’orgasme dont il s’agit, n’est, dans les végétaux,
qu’à son plus grand degré de simplicité. Il' y est effectivement
si faible, qu’un coup de vent d’un air
très-sec, ou certain brouillard , ou une gelee suffit
souvent pour le détruire ; ce qui fait périr aussitôt
la plante ou celle de ses parties qui s’en trouve affectée.
Rien n’est plus commun que de voir un arbrisseau
vigoureux et bien portant dans toutes ses parties,
perdre la vie en moins de vingt-quatre heures?