échappent à la vue simple. Or, comme ces animaux sont
aquatiques , microscopiques et la plupart transparens, il
est probable qu’on en rapporte plusieurs à la classe des
infusoires , quoiqu’ils appartiennent réellement à d’autres
classes. En observant quelques-uns des traits de leur organisation
, on s’en autoriserait alors pour déclarer celle
des infusoires plus composée qu’elle ne l’est véritablement;
ce qui a déjà été fait. Il suffira de replacer dans
leur classe convenable, les animaux que leur extrême >
petitesse aurait, par erreur, fait ranger parmi les infusoires.
Rien n’est plus digne de notre admiration et n’est
plus propre a nous éclairer sur la marche de la nature
dans sa production des animaux, que la manière dont
les infusoires se multiplient, c’est-à-dire, que le mode
qu’emploie la nature pour reproduire des animaux en
qui aucun système d’organes particulier pour la génération
ne peut encore exister. .
Elle atteint son but en employant des divisions grandes
ou petites de leur corps , selon que sa forme;les exige. ,
Pour ceux dont le corps est spherique,, elle ne, peut
guère se servir que de petites portions de ce corps qui
naissent de l’intérieur, et se font jour par des déchirures ;
et pour ceux dont le corps est aplati ou déprimé, elle
emploie communément des scissions de leür corps,
scissions qui s’opèrent sur sa longueur ou sur sa largeur,
selon les espèces.
On voit d’abord paraître sur le corps de l’animàlcule,
une ligne longitudinale ou transversale; et quelque tems
après, il se, forme une échancrure à l’une des extrémités
de cette ligne, quelquefois aux deux bouts. L’échancrure
s’agrandit insensiblement, et à la fin les deux moitiés se
séparent et prennent bientôt la forme même de l’individu
entier. Ces nouveaux individus vivent quelque tems sous
leur forme naturelle , et à leur tour se multiplient de
même par une scission de leur corps.
A cet égard, j’ai fait remarquer, dans ma Philosophie
zoologique ( vol. 2, p. 120 et i 5o. )., que la multiplication
des individus par scissions et celle par gemmules
externes ou internes, n’étaient réellement que des
modifications d’un même mode ; qu’au fond , ce n’est
qu’une suite d’extensions et de séparations de parties,
lorsque l’accroissement a atteint son terme ; et qu’enfin,
ce mode n’exigeant point d’embryon préalablement
formé, et conséquemment aucun acte de fécondation ,
n’a besoin pour s’exécuter d’aucun organe spécial.
C’est ce même mode de multiplication par extension
et séparation de parties, qui prouve que, dans son principe
, la faculté de reproduction prend réellement sa
source dans un excédent de la nutrition qui, au terme
du développement de l’individu, n’a pu être employé à
l’accroissement général; excédent qui s’isole alors en un ou
plusieurs corps particuliers, et, finit par se séparer de
l’individu. On sent que, selon l’organisation très-simple
ou compliquée en qui on le considère, cet excédent peut
se passer ou a besoin de certaine préparation pour pouvoir
être reproductif. La fécondation opère cette préparation
dans ceux en qui elle est nécessaire.
Cette considération, et bien d’autres que j’ai indiquées,
montrent de quelle importance il est pour le