tatée ne nous apprend que, pour opérer la sensationy
les nerfs soient obligés de se contracter sur eux-
mêmes.
Au contraire , les parties irritables de tout corps
animal ne sauraient exécuter aucun mouvement dépendant
de Y irritabilité j qu’elles ne subissent alors
une véritable contraction sur elles-mêmes. Ces parties
ne sont donc irritables, que parce qu’elles sont
essentiellement contractiles ; ce que ne sont point les:
organes du sentiment.
Ti 'oisieme caractère : Lorsqu’un animal , doué de
la faculté de sentir y vient à périr, le sentiment s’éteint
en lui avant l’anéantissement complet de ses
mouvemens vitaux.
Au contraire, lorsqu’un animal quelconque meurt,
Y irritabilité dont toutes ses parties ou certaines d’en-
tr’elles jouissaient, est, de toutes ses facultés, celle
qui s’anéantit constamment la dernière.
Le phénomène du sentiment et celui de Yirrita-
bilité sont donc essentiellement différens l’un de
l’autre , puisque les causes et les conditions nécessaires
à leur production ne sont point les mêmes, et
qu’on a toujours des moyens décisifs pour les distinguer.
Maintenant, pour montrer combien les principes
de la théorie admise en zoologie sont encore imparfaits,
je vais faire remarquer que les plus savans
zoologistes de notre temps confondent encore le
sentiment avec Y irritabilité, et que, parla citation
de quelques faits mal jugés, ils croient pouvoir étendre
aux végétaux l’une et l’autre de ces facultés.
« Plusieurs plantes, dit-on dans le Dictionnaire
des sciences naturelles, à l’article animal, se meuvent
d’une manière extérieurement toute pareille à celle
des animaux : les feuilles de la sensitive se contractent
lorsqu’on les touche, aussi vite que les tentacules du
polype ; comment prouver qu’il y a du sentiment
dans un cas et non dans l’autre? »
Je puis assurer, d’après mes propres observations,
qu’il n’ y a dans tout ceci rien d’exact, rien qui soit
conforme au fait observé à l’égard de la sensitive ou
des autres plantes qui offrent des mouvemens analogues
; qu’en un mot, il n’y a aucun rapport entre
les mouvemens de ces plantes, et ceux qui proviennent
de l’excitation de Y irritabilité dans les animaux,
et qu’il y en a bien moins encore avec le phénomène
du sentiment.
D’abord, dans la contraction citée que subissent
les tentacules du polype lorsqu’on les touche, il n’y
a. point de preuve que le sentiment en soit la cause,
c’est-à-dire, qu’il y ait eu une sensation produite;
car Y irritabilité seule a pu opérer cette contraction.
On est, au contraire, fondé à dire qu’aucune sen-
sationxï apu avoir lieu pari’attouchement cité, puisque
le système d’organes essentiel à la production de ce
phénomène n’existe point dans ce polype, et que