
la génération, et transmis aux nouveaux in dividus
qui proviennent de ceux qui ont
éprouvé ces changemens.
Il est impossible de rien entendre aux faits d’organisation
, et surtout aux opérations de la nature à
1 égard des animaux, sans la connaissance de ces
lois, en un mot, sans les prendre réellement en
considération. En conséquence, je vais les présenter
chacune successivement, avec les sëuls développe-
mens nécessaires pour en faire apercevoir la réalité
et la puissance.
Première loi ; La v ie , par ses propres forces ,
tend continuellement a accroître le volume de tout
corps qui la possède, et à étendre les dimensions
de ses parties, jusqu à un terme quelle amène
elle-même.
On sait que tout corps vivant ne cesse de s’accroître,
depuis l’instant où la vie l’anime, ju,squ’à un
terme particulier de sa durée, qui est relatif à celle
de chaque race. Ce corps s’accroîtrait pendant le
cours entier de sa vie, si une cause assez connue
ne mettait un terme à son accroissement, après le
premier quart, ou environ, de sa durée.
La vie active étant constituée par les mouvemens
vitaux, on doit sentir que c’est principalement dans
Jes mouvemens des fluides propres du corps vivant,
que réside le pouvoir que possède la vie, d’étendre
le volume et les parties de ce corps ; car la nutrition
seule ne suffit point \ elle n’est point une force ; et il
en faut une pour aggrandir, du dedans au dehors,
le volume et les parties du corps dont il s’agit.
Mais si, dans chaque individu, le pouvoir de la
vie tend sans cesse à augmenter les dimensions du
corps et de ses parties, ce pouvoir n’empêche pas
que la durée de la vie n’amène graduellement et
constamment, dans l’état des-parties, des altérations
( une indurescence et une rigidité progressives) qui
mettent un terme à l’accroissement de l’individu , et
ensuite un autre à la vie même qu’il possède. Ainsi,
ce sont ces altérations croissantes et connues qui constituent
la cause qui, malgré la tendance de la vie ,
borne la croissance de l’individu, et même qui amène
nécessairement sâ mort après un temps en rapport
avec la durée de cette croissance.
En effet, les forces de la vie tendant à accroître
les dimensions de tout corps qui la possède, et les
altérations que sa durée amène dans les parties de ce
corps bornant le produit de ces forces, il en résulte
qu’il y a des rapports constans entre la croissance
des individus et la durée de leur vie. Aussi,
a-t-on remarqué que là où la croissance a le plus de
duree, la vie a plus d’étendue , et vice versa.
Maintenant, si l’on considère que, dans les premiers
corps vivaps formés directement par la nature, les