tinue de battre après la décapitation ou après l’excision
de la moelle épinière sous l’occiput.
A cela je répondrai que cette continuité d’action
du coeur , après la décapitation, aurait bientôt un
terme j quand même la respiration pourrait continuer
j parce que le coeur est lié à l’organisation générale
de l’individu , et qu^il est nécessairement dépendant
de sa conservation.
Si je ne craignais de m’écarter de l’objet que j’ai
ici en vue, j’ajouterais ensuite que , si le coeur ne
recevait des nerfs que de la moelle épinière, et si
ceux de la huitième paire ne lui envoyaient aucun filet
, il ne serait point soumis à l’empire des passions.
Mais, laissant de côté tout ce que j’aurais à dire à
cet égard, je dois, avant tout, montrer que l’on
s est trompé dans les conséquences qu’on a tirées des
belles expériences de M. Le Gallois.
Il est reconnu que Y irritabilité ne peut être mise
en action que lorsqu’un stimulus quelconque vient
exciter cette action. Mais , on serait dans l’erreur si,
observant que les muscles soumis à la volonté agissent
ordinairement par le stimulus que leur fournit
l’influence nerveuse, l’on se persuadait que ces muscles
ne peuvent entrer en contraction que par ce
stimulus. Il est facile de prouver , par l’expérience,
que toute autre cause irritante peut aussi exciter leurs
mouvemens.
D’ailleurs, quoique ces muscles agissent par la volonté
qui dirige sur eux l’influence nerveuse, ils peuvent
encore agir par la même influence, sans la participation
de cette volonté; et j’en ai observé mille
exemples dans les émotions subites du sentiment intérieur
, lequel dirige pareillement l’influence des
nerfs qui les mettent en action.
Voilà ce qu’il importe de reconnaître, parce que
les faits attentivement suivis , l’attestent d’une manière
évidente ; et ce qui montre, en outre, combien
l’ordre de choses qui concerne les mouvemens musculaires
est distinct de celui qui donne lieu aux sensations.
On a reconnu plusieurs de ces vérités ; et cependant
on confond encore tous les jours les deux systèmes
d’organes ci-dessus mentionnés , en prenant
les effets de l’un pour des produits de ceux de l’autre.
Ainsi, lorsqu’on a'mutilédes animaux vivans, dans
l’intention de savoir à quelle époque la sensibilité s’éteignait
dans certaines de leurs parties, on a cru pouvoir
conclure que le sentiment existait encore, lorsqu’à
une irritation quelconque, ces parties faisaient
des mouvemens !
C’est, en effet, ce qu’on a vu dans plusieurs des
conséquences que M. Ae Gallois a tirées de ses expériences
sur les animaux.
Sans doute , les nombreuses et belles expériences
de M. Le Gallois, sur des mammifères, nous ont
appris plusieurs faits importans que nous ignorions ;