
vont pas, et ne les forceront pas à changer leurs habitudes.
Si les especes avaient une constance réellement
absolue, il n’y aurait point de variétés; cela est certain
et susceptible de démonstration. Or, les natur
ralistes n’ont pu s’empêcher d’en reconnaître.
Que l’on parcoure lentement la surface du globe,
sur-tout dans une direction sud et nord, en faisant,
de distance en distance, des stations pour avoir le
temps d’observer les objets ; on verra constamment
les espèces varier peu-à-peu et de plus en plus à
mesure qu’on s’éloignera du point de départ, et
suivre en quelque sorte les variations des lieux eux-
mêmes, de l’exposition des sites, etc., etc; quelquefois
même on verra des variétés produites , non par
des habitudes exigées parles circonstances, mais par
celles qui ont pu être contractées, soit accidentellement
, soit autrement. Ainsi, l’homme, étant assujéti
aux lois de la nature par son organisation, offre lui-
même des variétés remarquables dans son espèce, et
parmi elles il s’en trouve qui paraissent dues aux
dernières causes citées. Voyez ma Philosophie zoo-
logiquej vol. I , chap. 3, p. 53.
Enfin, la quatrième des lois qu’emploie la nature
pour .composer et compliquer de plus en plus for-!
ganisation , est la suivante :
IqI : Tout ce qui a été acquis, tracé ou changé
dans Vorganisation des individus pendant le
cours de leur vie , est conservé par la génération
, et transmis aux nouveaux individus qui
proviennent de ceux qui ont éprouvé ces ehan-
gemens.
Cette loi, sans laquelle la nature n’eût jamais pu
diversifier les animaux, comme elle l’a fait, et établir
parmi eux une progression dans la composition de
leur organisation et dans leurs facultés, est exprimée
ainsi dans ma Philosophie zoologique ( vol. I.
p. a35).
» Tout ce que la nature a fait acquérir ou perdre
aux individus par l’influence des circonstances dans
lesquelles leur race se trouve depuis long-temps exposée,
et, par conséquent, par l’influence de l’emploi
nrédominant de tel organe ? ou par celle d’un
défaut constant d’usage de telle. partie, elle le conserve
, par la génération , aux nouveaux individus
qui en proviennent, pourvu que les changemens
- acquis scient communs aux deux sexes , ou à ceux
qui ont produit ces nouveaux individus ».
Cette expression 4e la même loi offre quelques
détails qu’il vaut mieux réservev pour ses développe.