
dire qu’ils n’ont de commun entr’eux que la possession
de la vie animale. Tandis que ceux de la seconde
coupe, parmi lesquels se trouvent les animaux
les plus parfaits, possèdent tous une colonne verte-
braie, base d’un véritable squelette, et sont formés
à-peu-près sur un même plan d’organisation ; mais
qui est, néanmoins, plus ou moins avancé, perfectionné
et modifié, selon le rang des classes comprises
dans cette coupe.
Dans mon premier cours de zoologie au Muséum
d’histoire naturelle, je donnai aux animaux de la
première coupe le nom à'animaux sans vertèbres
et, par opposition, je nommai animaux vertébrés
ceux de la seconde.
Je n’ai pas besoin de dire que c’est parmi ces derniers
( les animaux vertébrés ) , que se trouvent ceux
dont l’organisation approche le plus de celle de Y homme
; ceux qui ont effectivement l’organisation la plus
composée, la plus compliquée en organes particuliers
; ceux, enfin, qui offrent parmi eux le plus haut
degré d’animalisation et le plus grand perfectionnement
dans les facultés du premier ordre où la
nature ait pu arriver dans les animaux. Tous ces animaux
sont, en effet, munis d’un squelette articulé,
plus ou moins complet, dont la colonne vertébrale,
partout existante, fait essentiellement la base.
Par cette division, d’une part, je détachais, pour
ainsi dire, et je mettais mieux en évidence les animaux
vertébrés, dont le plan général d’organisation
est commun avec celui de l’organisation de Yhomme;
et, de l’autre part, j’en séparais l’énorme série des
animaux sans vertèbres qui, loin d’être formés sur
un plan commun d’organisation, offrent entr’eux
des systèmes d’organes très-différens les uns des autres.
La distinction des animaux vertébrés d’avec les
animaux sans vertèbres est sans doute très-bonne,
importante même ; mais elle ne me paraît pas suffire
au besoin de la science, et ne montre pas ce que la
nature elle-même indique à l’égard des nombreux
animaux sans vertèbres.
En effet, comme les deux coupes, qui résultent
de cette distinction, sont très-inégales, puisque les
vertébrés embrassent à peine un dixième des animaux
connus ; j’ai pensé depuis, qu’il serait avantageux pour
l’étude et même conforme à l’indication de la nature,
de partager en deux coupes principales les animaux
sans vertèbres eux-mêmes.
En conséquence, remarquant que, parmi ces derniers,
les uns, en très-grand nombre, avaient tous
les organes du mouvement attachés sous la peau, et
offraient symmétriquement , dans leur forme, des
parties paires sur deux rangs opposés , tandis que
rien de semblable n’avait lieu dans les autres j je proposai
dans mon cours de zoologie, en mai 1812, de dis-
tinguer ces deux sortes d’animaux comme constituant
deux coupes naturelles parmi les invertébrés.